L’immobilier bordelais en 2019 : le « retour à la normale » est amorcé

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le 19 décembre 2018

[ mis à jour le 04 mars 2021 ]

SOMMAIRE

Cette fin d’année 2018 montre un marché de l’immobilier toujours très fluide et dynamique sur le territoire français. 2018 s’inscrit, en fait, dans la continuité positive de 2016 et 2017, avec une augmentation des prix un peu moins forte, mais des volumes de ventes stables et des taux toujours bas, qui permettent aux acquéreurs de conserver un pouvoir d’achat immobilier malgré des prix en inadéquation avec les revenus des ménages.

« Le bilan de l’année 2018 est en demi-teinte. La hausse du prix des logements, la suppression de la plupart des aides à l’accession à la propriété et la dégradation rapide du moral des ménages ont contribué à affaiblir la demande. L’enquête de l’Insee du mois de novembre nous apprend, en effet, que les ménages se disent inquiets sur la situation du marché du travail et leur pouvoir d’achat. Mais dans le même temps, les conditions de crédit se sont améliorées comme jamais, évitant ainsi que le ralentissement de la demande ne soit plus brutal encore. »

Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris-Ouest et porte-parole du baromètre LPI-SeLoger

À Bordeaux, la situation a été un peu particulière, puisque la ville est la seule de France à avoir vu ses prix baisser depuis le 1er janvier dernier (-0,4%). Après une flambée des prix sans précédent, cette baisse marque, pour tous les observateurs, le début d’un « retour à la normale ». Le contexte économique bordelais, boosté par l’« effet LGV » qui place la ville à 2h de Paris depuis juillet 2017, a de quoi expliquer ce fort engouement pour la capitale de Nouvelle-Aquitaine. Mais l’attractivité bordelaise dépasse ce seul facteur, et ne paraît pas près de se tarir. Quels quartiers sont à suivre de près ? Quelles décisions politiques majeures sont à attendre, et en quoi pourraient-elles impacter en profondeur la ligne d’urbanisation de la Métropole ? IMMO9 vous dit tout ce que vous avez besoin de savoir pour terminer l’année bien informé.

Une attractivité économique confirmée

Une étude du cabinet d'audit et de conseil américain Great Place to Work vient illustrer en cette fin d’année la situation économique bordelaise : un salarié sur trois choisirait de s’y installer s'il devait chercher un travail. C’est la 5e année consécutive que Bordeaux se place en tête du classement (32% des salariés interrogés s’y intéresseraient), et qu’elle se voit ainsi plébiscitée par les salariés français, devant Toulouse (25%), et Montpellier (22%).

La ville doit en bonne partie cette attractivité à son dynamisme économique, et à celui de la Nouvelle Aquitaine. Pour point de comparaison, entre 1997 et 2007, Bordeaux affiche la création de 11.200 emplois (soit + 14%) et de 3.000 nouvelles entreprises par an sur le territoire métropolitain. En 2017, 11.000 emplois nets (solde entre la création et la destruction d’emplois) ont été créés, contre 1.200 en 2014. Cette impressionnante croissance entraîne vers le haut tout le département de la Gironde, et ce bien au-delà de la métropole.

L’économie bordelaise doit aussi beaucoup aux grands groupes qui sont venus s’y implanter, comme Dassault Aviation ou Bouygues. Aujourd’hui réputé, l’écosystème vertueux qui soutient les entreprises du territoire en amène d’autres à lorgner sur la ville, en particulier celles de la nouvelle économie comme Ubisoft ou Betclic, pour ne citer qu’elles.

Bordeaux est également une ville étudiante de poids : on y recense 4 universités, 2 IUT, plus de 40 écoles supérieures et 200 laboratoires. En tout, on trouve 11.600 chercheurs et 87.700 étudiants sur la métropole.

Bordeaux séduit toujours plus de nouveaux arrivants

Forte de cette attractivité économique, Bordeaux séduit de plus en plus de nouveaux arrivants, parmi lesquels de nombreux Parisiens, surtout depuis l’entrée en service de la ligne TGV en 2017, qui met Bordeaux à 2 heures de Paris (contre 3h15 auparavant). 58% des cadres parisiens seraient prêts à quitter Paris pour s’installer à Bordeaux, selon une enquête publiée en août par Cadremploi. L’enquête confirme également cette attractivité dans le monde des affaires : Bordeaux est cette année la 2e ville préférée des cadres en France, se voyant ainsi reconnue « ville entreprenante de demain ».

Chaque année, ce sont environ 2.000 personnes qui viennent vivre à Bordeaux. Une lien:augmentation constante de la population bordelaise est en effet constatée, pour atteindre 1 million d'habitants d'ici 2030. Pour son économie, mais aussi pour son climat accueillant, ses façades fraîchement rénovées et son architecture unique, ses nombreux espaces verts et son investissement dans les modes de transports doux (tram, création de nouveaux ponts sur la Garonne et développement de pistes cyclables …). La géographie bordelaise joue également beaucoup : terre de vignes en même temps toute proche des plages (à 45 minutes en voiture du centre-ville), Bordeaux bénéficie aussi de son aéroport (Bordeaux-Mérignac) situé à une quinzaine de kilomètres à l’Ouest de la ville, d’un réseau routier important et de liaisons ferroviaires encore densifiées avec l’arrivée de la LGV.

Pour toutes ces raisons, l’immobilier bordelais a flambé. Bordeaux est maintenant la deuxième ville la plus chère de France après Paris. Pour répondre à la forte demande qui place la ville dans une tension inédite, les chantiers se poursuivent à un rythme effréné sur l’ensemble de la Métropole, parsemée de gigantesques projets urbains.

© gumbao - Shutterstock

Des prix toujours hauts, mais un « retour à la normale » amorcé

Cette année, c’est Bordeaux qui arrive en tête des villes où les prix ont le plus progressé avec une hausse de 18,6% entre les troisièmes trimestres 2017 et 2018, selon les actes authentiques de ventes des notaires. Suivent Lyon (+9,2%), Rennes (+6,7%) et Paris (+6,2%). Alors qu’en 2008 la préfecture de la Gironde n’était que la quatrième ville de province la plus chère de France, elle se classe 10 ans plus tard en tête du palmarès.

2018 marque un retour à la normale du marché

Des prix au plus haut donc, mais qui amorcent déjà une redescente. Tandis que l'évolution des prix immobiliers en France, au 1er décembre, est à la hausse dans 9 grandes villes sur 11 selon le baromètre mensuel MeilleursAgents, Bordeaux est la seule ville à voir ses prix baisser depuis le 1er janvier (de 0,4%).

Pour Xavier Longin, directeur associé du cabinet Adéquation, qui a mené cette enquête statistique sur le marché immobilier pour l'Oiso (l'Observatoire immobilier du Sud-Ouest, qui a rendu publiques les dernières données chiffrées du marché immobilier du neuf le 6 novembre), l'évolution actuelle du marché bordelais marque un retour au niveau des ventes dans le neuf d'avant 2016, « avec un troisième trimestre 2018 plus creux que les autres ».

Il s'agirait donc seulement d'un réajustement logique du marché après une phase de surchauffe aigüe. Un diagnostic largement partagé dans la profession, notamment par le président de l’Oiso, qui affirme qu’en s’en tenant aux faits sans partir dans des interprétations fallacieuses, on ne peut voir là qu’un retour à la normale.

« On regarde les chiffres et l'on comprend qu'il s'agit d'un retour à la normale après des années 2016 et 2017 exceptionnelles.

Il y a des données nationales qui jouent sur l'investissement dans l'immobilier, comme l'instauration du prélèvement de l'impôt à la source ou encore la création de l'impôt sur la fortune immobilière, qui remplace l'impôt de solidarité sur la fortune, ce qui dissuade certains investisseurs d'aller dans la pierre. Et puis la montée des prix dans l'immobilier à Bordeaux Métropole a fini par réduire la rentabilité des investissements »

Laurent Mathiolon, qui achève son mandat de président à la tête de l'Oiso

Une remontée des taux d’emprunt restreindrait drastiquement le pouvoir d’achat immobilier sur Bordeaux

Bien que les prix de vente soient globalement en hausse, le pouvoir d’achat immobilier des ménages français à capacité d’emprunt est resté relativement stable ces dernières années. Entre 2015 et 2018, pour une mensualité de 1 000 € sur 20 ans, les emprunteurs ont même pu acheter 1 m² supplémentaire à Paris et 2 m² à Lille. Un gain qui ne s’applique par à toutes les métropoles, puisqu’ils auront en revanche perdu 1 m² à Nice, 3 m² à Lyon, Toulouse ou Rennes, et 5 m² à Strasbourg. Deux villes font exception en s’écartant significativement de leur ratio de 2015 : à Bordeaux la perte atteint 15 m², et à Marseille on note un gain de 20 m² sur la période. Une stabilité toute relative donc, d’autant qu’elle est à considérer en regard des taux d’emprunt historiquement bas de cette année, en passe de remonter.

« Le maintien du pouvoir d’achat immobilier est principalement dû aux taux bas et à l’allongement des durées de prêts. Si les taux repartent à la hausse, les possibilités d’achat des emprunteurs se retrouveront inévitablement réduites »

Philippe Taboret, Directeur Général Adjoint de Cafpi

On sait maintenant qu’une remontée des taux d'intérêt est à prévoir. Pour le moment, elle a été largement amorcée aux États-Unis par le rehaussement des taux directeurs de la FED. De son côté, la BCE (Banque centrale européenne) a annoncé mettre fin à sa politique de Quantitative Easing (destinée à racheter la dette des États de la zone euro, et à soutenir l’économie) à la fin du mois de décembre. Elle a précisé que ses taux directeurs resteraient inchangés « au moins jusqu'à l'été 2019 ». L'augmentation des taux de crédit immobilier prévue pour l'an prochain devrait donc être contenue : « Ils devraient atteindre 1,5 % en moyenne à la fin 2018 contre 1,44 % en novembre, et monter jusqu'à 1,75 % à la fin 2019. Sauf survenue d'un événement catastrophique », prévoit Michel Mouillart, économiste associé à Crédit Logement. Une hausse qui ne devrait allonger que de quelques années la durée des emprunts, si toutefois elle se confirme.

Le pouvoir d’achat immobilier ne pourra, en conséquence, que diminuer. À Bordeaux, il est encore insuffisant, puisqu’il est inférieur à 36m², la surface d’un logement décent (qui est de 18m2 par personne pour un ménage de 2 personnes, d’après les chiffres de l'Insee). Pour que le marché bordelais ne soit pas bientôt réservé aux investisseurs, ou aux acquéreurs les plus aisés (dont on constate l’augmentation, notamment avec l’implantation en 2014 du groupe parisien Barnes, spécialisé dans l'immobilier de luxe, qui vient de lancer son baromètre des dix villes de Gironde où il faut investir), il va s’agir pour Bordeaux de mettre en œuvre des politiques publiques de régulation suffisamment fortes pour ramener sur le marché des logements accessibles. Démarche qu’elle a commencé d’amorcer dès le printemps dernier, et qu’elle compte bien poursuivre en imposant aux promoteurs une baisse de 40% sur les prix du foncier.

Les projets urbains qui ont marqué l’année

© TVKA

Bordeaux Euratlantique

En 2009, le projet Bordeaux Euratlantique a été reconnu opération d’intérêt national (OIN), et il s’inscrit dans l’un des sous-projets du programme de modernisation de la ville : « Bordeaux 2030 ». L’OIN est à l’heure actuelle l’une des plus importantes opérations urbaines sur le territoire français. Son objectif est de créer un important quartier d’affaires qui permettra à Bordeaux Métropole de s’imposer comme l’une des plus puissantes agglomérations d’Europe du 21e siècle.

La construction de ce nouveau centre d’affaires est menée par l’Établissement public d’aménagement Bordeaux Atlantique, créé en 2010. La transformation de cinq quartiers sur les villes deBordeaux, Bègles et Floirac est prévue d’ici 2020.

Bordeaux Euratlantique impulsera la naissance et la réhabilitation d’édifices. En outre, six grands équipements doivent voir le jour dans le cadre de l’OIN :

Plusieurs projets sont déjà en construction, ou même nouvellement inaugurés : la Meca (Maison de l’économie créative d’Aquitaine), le pont Simone Veil, la tour In-Nova ou encore la Bordeaux Métropole Arena.

Stefan de Faÿ, le directeur de Bordeaux Euratlantique, a accordé une interview au quotidien 20Minutes dans laquelle il détaille les projets permettant de lutter contre l’étalement urbain. Ce qui en ressort, c’est que la zone Bordeaux Euratlantique devra réserver environ 100 m² d’espace de verdure à chaque habitant du site.

Bordeaux Euratlantique s’étend sur une zone de 738 hectares, dont 386 sur Bordeaux, 217 sur Bègles et 135 sur Floirac. D’ici 2030, la municipalité bordelaise espère créer 30 000 emplois supplémentaires. Ceci aura pour répercussion directe un flux massif de nouveaux habitants. 40 000 nouveaux Bordelais s’installeront, de fait, au plus près de ce nouveau quartier d’affaires.

Sur les 2.500.000 m² de constructions qui doivent sortir de terre d’ici 2030, 1.200.000 m² seront dédiés à des habitations, soit environ la moitié. Cela représente quelques 15.000 à 16.000 nouveaux logements neufs. L’opération prévoit par ailleurs 400.000 m² de bureaux, et 150.000 m² de locaux d’activités. Également, 40.000 m² abriteront des commerces et 50.000 m² seront voués au secteur de l’hôtellerie. Afin de répondre aux besoins des habitants, Bordeaux Euratlantique créera 170.000 m² de service à la personne, dont la très attendu polyclinique Bordeaux Tondu, qui se situera à Floirac (5,5 km de Bordeaux).

Les nouveaux pôles commerciaux de Bordeaux Euratlantique

« Il faudra vérifier que la production de commerces au sein d’Euratlantique ne vienne pas déstabiliser l’offre commerciale du centre-ville, mais la compléter », a précisé Stephan De Faÿ, directeur général de Bordeaux Euratlantique.

Dans chacun des quartiers d’Euratlantique, des commerces de proximité doivent s’installer. Toutefois, c’est au sein de la Rue Bordelaise ainsi que dans le nouveau quartier du Belvédère que l’implantation de nouveaux commerces est la plus significative.

La « Rue Bordelaise » reliera le cœur du centre d’affaires à la Garonne. Longue de 300 mètres et large de 20 mètres, elle se verra dotée de 27.000 m² de surface commerciale. Soit, plus de la moitié de la surface commerciale totale du quartier Bordeaux Euratlantique.

« La Rue Bordelaise aura un goût de rue Sainte-Catherine »

Stephan de Faÿ, directeur général de Bordeaux Euratlantique

Le début des travaux est prévu pour 2020, et la livraison doit avoir lieu en 2023. « Pour beaucoup de voyageurs, l’opération constituera le premier contact avec Bordeaux et une invitation à descendre vers la Garonne et les quais qui seront remaniés notamment au niveau du pont Saint-Jean », ajoute Stephan de Faÿ.

Le Belvédère est un nouveau quartier de l’aire bordelaise prenant place au débouché du pont Saint-Jean, dans le quartier La Bastide. Un nouvel espace de vie situé dans la continuité logique de la Rue Bordelaise. La place Belvédère, qui doit voir le jour en 2021, sera agrémentée de restaurants et de supermarchés. Le projet prévoit la construction de bâtiments sur une surface de 4 hectares de terrain.

© MOA Architecture - Héréma

Héméra, l’accélérateur à start-up de l’ancienne usine Marie Brizard

Héméra, l’accélérateur de start-up bordelais, s’installe dans la halle de l’ancienne usine Marie Brizard au centre-ville de Bordeaux, dont les 1.900 m² de surface vont être réaménagés pour l’occasion. Héméra prendra place sur 3 étages et proposera des postes de travail, des bars pour la restauration, des espaces de détente (appelés « Les Dortoirs ») ainsi que de grandes salles de jeux (surnommées « Ateliers »). Soutenue par le géant Américain Google, cette société désire proposer un environnement favorable au développement des jeunes start-up bordelaises.

Les 200 postes de travail pourront être occupés par des entrepreneurs souhaitant être aidés dans leurs projets, et par ceux qui cherchent uniquement un hébergement. Pour les start-ups qui veulent bénéficier d'une aide d'Héméra, une sélection est effectuée au préalable, qui doit déterminer les « projets à fort potentiel qui ont une vraie carte à jouer, c’est-à-dire avec un marché solvable », détaille Julien Parrou.

Une partie de l’ancienne usine laisse place à la construction d’appartements neufs de luxe. Un projet haut de gamme dont le prix au mètre carré est évalué aux alentours des 6.500€. 94 logements neufs seront proposés à la vente au cœur du quartier Fondaudège. Juliette Faugère est l’architecte chargée de mener ce projet à bien et prévoit une livraison pour 2019.

La réalisation de ce nouveau programme immobilier dans le quartier Fondaudège concorde avec la mise en fonction de la ligne D du tramway. Selon les données de Bordeaux Métropole, cette mise en service permettra de desservir plus de 37% de la population et des emplois du quadrant Nord-Ouest, soit près de 78.000 habitants de Bordeaux.

À partir de la place des Quinconces, dans le cœur historique bordelais, le tramway passera par le quartier Fondaudège pour desservir les villes d’Eysines et Le Taillan Médoc. Les nouveaux locaux se situent sur le trajet de cette nouvelle ligne de tramway. Une aubaine pour les entrepreneurs qui pourront avoir recours à un mode de circulation propre pour se rendre sur leur nouveau lieu de travail dès la mise en service fin 2019.

L’aménagement du Hangar G1 à Bordeaux

Dans le quartier Bassins à flots, le Hangar G1 est en pleine phase de travaux. Situé aux abords du bassin n°1, en face du Hangar G2, le « G1 » est un complexe immobilier de près de 22.000 m² dans lequel des commerces, des espaces de bureaux ainsi qu’un vaste parking seront aménagés.

La première pierre a été posée, en présence du maire de la ville, Alain Juppé, le 20 juin 2018. Les travaux doivent se terminer d’ici le printemps 2019. 23 millions d’euros ont été investis par Bordeaux Métropole pour la transformation du Hangar G1.

Suivant la même logique que l’organisation du pôle d’affaires Bordeaux Euratlantique, les Bassins à flot poursuivent leurs mutations pour devenir un véritable quartier vivant et dynamique économiquement après des années de déshérence.

Bassins à flot est un quartier qui a connaît une profonde mutation de son territoire. Laissé de côté pendant de nombreuses années par la mairie de Bordeaux, il est sous le feu des projecteurs depuis le début des années 2010. Effectivement, son territoire connaît un profond réaménagement urbain. Pour exemple, 1.500 nouveaux logements neufs doivent être construits ainsi qu’un complexe commercial de 900 mètres de long.

Le quartier Bassins à flot s’installe tout près de la Cité du Vin et il abrite, depuis le début de l’année 2018, le musée de la Mer et de la Marine. Un complexe hôtelier de luxe est actuellement en construction. Ce dernier se situe tout près des berges de la Garonne et propose une vue panoramique sur la « Perle de l’Aquitaine ».

© Pitsch promotion

Le renouvellement de la Halle Boca à Bordeaux

Le contexte de fort développement économique de la ville de Bordeaux et la proximité avec Euratlantique sont les deux principaux facteurs qui ont motivé le renouvellement de la Halle Boca.

Le projet urbain de la Halle Boca à Bordeaux figure comme l’un des plus importants de l’hyper centre bordelais. Abritant des commerces, un hôtel quatre étoiles, et même des bureaux, le renouvellement de la halle contribue à rendre le site Euratlantique plus attractif.

Le promoteur chargé de l’élaboration de ce nouveau lieu commercial, en accord avec la préfecture de la Gironde et la mairie de Bordeaux, souhaitait une ouverture des commerces dès l’automne 2018. Une partie de la halle rénovée a pu être inaugurée début novembre, et même si l’ensemble est loin d’être totalement ouvert, certaines entreprises sont d’ores et déjà installées dans la partie construite et réservée à l’installation de bureaux.

La Halle Boca est le nouveau nom de l’ancienne Halle Debat-Ponsan. Cet édifice, datant de 1938, avait l’usage d’abattoir. Aujourd’hui, ce projet urbain prend en compte deux dimensions : la construction de 19.000 m² de surface neuve, la rénovation des 4.500 m² de l’ancienne Halle Debat-Ponsan.

L’ensemble de ces constructions donnent naissance à un centre d’affaires, un hôtel quatre étoiles et même des commerces ainsi que des services à la personne. À ce titre, la Halle Boca est un site regroupant trois édifices de 9 étages chacun.

Bordeaux torpille le marché du foncier : -40% sur le m² !

Après plusieurs années d’envolée anarchique et sans précédent, la métropole de Bordeaux voit enfin les prix de son foncier retrouver un peu de stabilité. Mais ils restent encore très élevés. Dans le même temps, de nombreuses communes limitrophes de Bordeaux ont commencé de mettre le frein sur la construction, prônant la qualité plutôt que la quantité. Impératif partagé par les élus métropolitains, mais qui ne doit pas empêcher la délivrance de nouveaux permis de construire, sous peine de participer au renchérissement.

Alors que les élus craignent de plus en plus une perte en qualité de vie et une éviction sociale des plus modestes, la président de la Métropole et maire de Bordeaux, Alain Juppé, veut préserver l’attractivité du territoire, en passe de s’essouffler sous l’effet de cette dérégulation du marché. Il invite donc tous les vendeurs à rationaliser leurs pratiques en retrouvant la valeur vénale des biens, aujourd’hui « gonflée » par la « valeur projet ». Avec son Vice-Président chargé à l’urbanisme réglementaire et à la stratégie foncière, il a engagé les promoteurs à abaisser leurs prix de 40%.

Malgré les réserves émises par le directeur de la FPI régionale Alain Ferrasse quant à l’applicabilité d’un tel objectif, la métropole s’est voulue claire : « Depuis quatre ans nous affichons un net changement de cap politique dans la construction et nous nous sommes dotés d'outils pour arriver à réguler. Les acteurs du marché doivent savoir que nous pouvons intervenir », a avancé Jacques Mangon. Et Alain Juppé de clarifier : « L'arme atomique que nous avons, c'est la préemption ».

© Gzen92

Bordeaux pour la suppression de la Gironde en 2019

Emmanuel Macron souhaite fusionner les instances départementales et communales des métropoles françaises de plus de 500.000 habitants, en s’inspirant de l’exemple du Grand Lyon où le rapprochement a été décidé en 2014.

Cette nouvelle réforme territoriale, qu’on ne connaît pour le moment qu’au filtre des concertations et des débats qu’elle anime pour mieux se construire, prévoit l’élection du président du département-métropole au suffrage universel direct, en même temps que le maire. Et en raison de la règle du non-cumul des mandats, ce ne pourra pas être la même personne, a tenu à préciser l’Elysée.

Les « métropoles d’intérêt européen » qu’imagine Emmanuel Macron, c’est-à-dire les métropoles fusionnées avec les parties de départements qui forment leur communauté urbaine, vont reprendre à leur charge donc la gestion des aides sociales, le RSA (revenu de solidarité active), l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) et la PCH (prestation de compensation du handicap), ainsi que la responsabilité des routes départementales et des collèges.

De plus, ces métropoles « élargies » vont récupérer les recettes de certains impôts jusqu’ici récoltées par les départements : les droits de mutation (des taxes sur les ventes immobilières), les taxes sur le foncier bâti, et la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises.

Or, puisque les recettes de ces impôts étaient déjà bien plus importantes dans les agglomérations des métropoles que dans le reste des territoires, l’Etat va prévoir un mécanisme de compensation afin que les futurs Départements « résiduels » ne se trouvent pas doublement pénalisés.

Bordeaux n’est « pas intellectuellement hostile à ce projet », mais elle tient à poser ses conditions. Car au-delà de la géopolitique locale, la fusion devra régler ce problème de taille qui parasite les relations entre instances territoriales et gouvernementales depuis plusieurs années : le financement des trois allocations individuelles de solidarité, le RSA, l’APA et la PCH.

Alain Juppé a donc posé à Emmanuel Macron deux conditions « essentielles » à une éventuelle participation de Bordeaux Métropole au projet de fusion : « La première c’est qu’on ne nous transfère pas de reste à charge "social", puisque l’État n’assume pas la totalité des financements qu’il devrait assumer au titre du RSA et d’autres aides sociales, et deuxièmement que les libertés communales soient préservées. »

Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, a reçu successivement, fin novembre, les présidents des Métropoles de Bordeaux, Toulouse et Nice, et les présidents des Conseils départementaux de Gironde, Haute-Garonne, et Alpes-Maritimes, sans que rien de très concret ne sorte des discussions. Une décision sera prise par le gouvernement au début de l’année 2019 dernier délai, afin de ne pas polluer la campagne des élections municipales de 2020.

Les quartiers à suivre de près

De nombreux programmes urbains continuent d’animer le paysage de la construction bordelaise, et n’en finissent pas de redéfinir les quartiers d’intérêt. Pas d’« aubaine » ici, quasiment tous les quartiers affichent désormais des prix au mètre carré qui crèvent le plafond, à divers degrés bien entendu. Mais certains secteurs promettent une montée en puissance de leur rentabilité, et méritent qu’on s’y intéresse de près…

  1. Le quartier des Bassins à flot. Un territoire d’environ 160 hectares appelé à devenir le trait d’union privilégié entre Bordeaux et son agglomération, la rive gauche et la rive droite. Ce quartier verra la construction de 700.000 m² de surfaces mêlant logements (environ 65%), équipements collectifs, bureaux et commerces, et respectant un principe de mixité des fonctions sur chaque îlot. Il promet d’accueillir 12.000 habitants d’ici 2030.
  2. Le quartier Brazza . Sur la rive droite de Bordeaux, les quais de Brazza font face au pont Chaban Delmas. Autrefois espace populaire et industriel, le futur quartier Brazza se veut ambitieux et respectueux des espaces naturels. Au total, sur les 53 000 m² de périmètre du projet, ce sont 4 950 logements neufs, dont 465 maisons neuves, qui doivent être construits dont 2 097 logements construits sur pilotis. Le projet doit également comprendre une cathédrale des sports, des complexes hôteliers, et un marché aux puces. 31 500 m² seront entièrement consacrés aux activités artisanales. Les locaux seront mis en vente au prix de 1 000 € le mètre carré. Des logements-ateliers seront également disponibles pour les jeunes professionnels actifs souhaitant accéder à la propriété. Les premiers habitants doivent investir les lieux d’ici à 2020.
  3. Tribequa, le nouveau quartier à côté de la gare St Jean, sur le secteur Armagnac. L’ancien centre de tri postal, situé au sein de la ZAC de Saint-Jean, fait l’objet d’un important projet de réaménagement urbain. Il doit être transformé en un véritable quartier doté d’un centre des congrès, de 533 logements neufs et d’une large place réservée à l'immobilier de bureaux. Les travaux commencent fin 2018 pour les 1ers lots, pour une livraison prévue courant 2021.
  4. L’écoquartier Bastide-NielSitué entre l’avenue Thiers, les quais de Queyries et la rue Hortense, ce futur quartier prend place sur l’ancienne caserne militaire Niel et les anciennes friches ferroviaires. Sur plus de 35 hectares, ce sont 350.000 m² de surface de plancher qui seront érigés, dont 238.510 m² entièrement consacrés à la construction de logements. Les premiers coups de pioche ont été donnés début octobre 2017. La municipalité bordelaise souhaite construire 3.400 logements neufs d’ici 2021. Au total, le quartier sera capable d’accueillir près de 10.000 nouveaux habitants supplémentaires
  5. L’écoquartier Ginko . L’Écoquartier Ginko se situe au Nord du centre historique de Bordeaux. Ginko est le fer de lance du grand projet Bordeaux 2030, vers une métropole durable, initié par la communauté urbaine de Bordeaux. Pensé en 2006 et construit à partir de 2010, le projet Ginko est opérationnel depuis 2014. La même année, il obtient d’ailleurs le label « écoquartier » de la part du ministère du logement. En 2020, les travaux seront terminés et le quartier sera parfaitement opérationnel. Au total, ce sont 2.700 logements qui seront construits. Ainsi, près de 7.000 personnes pourront vivre dans ce quartier respectueux de l’environnement.

Compte tenu des dernières prévisions démographiques, qui misent sur une progression de la population de 13% d’ici 2030, les quartiers qui restent les plus accessibles financièrement aujourd’hui pourraient s’avérer être de très bons placements demain.

Il faudra également surveiller les zones situées sur le tracé de la future ligne D du tramway, qui reliera dès la fin 2019 la place des Quinconces à la ville d’Eysines, Le Bouscat et Bruges.

Sources :

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