Bordeaux Euratlantique, vers une métropole européenne

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le 13 juillet 2017

[ mis à jour le 18 août 2023 ]

SOMMAIRE

Bordeaux Euratlantique est l’un des plus importants projets de réhabilitations urbaines de France. L’objectif est de créer un important quartier d’affaires qui permettra à Bordeaux Métropole, de s’imposer comme l’une des plus puissantes agglomérations d’Europe du 21ème siècle. À ce titre, comment la municipalité orchestrera-t-elle toutes ces modifications ? Quels résultats sont attendus ? À quels changements les habitants de la “Perle d’Aquitaine” doivent-ils s’attendre ?

Bordeaux Euratlantique, qu’est-ce-que c’est ?

Le projet

En 2009, le projet Bordeaux Euratlantique a été reconnu opération d’intérêt national (OIN), et il s’inscrit dans l’un des sous-projets du programme de modernisation de la ville : “Bordeaux 2030”. La construction de ce nouveau centre d’affaires est mené par l’Établissement public d’aménagement Bordeaux Atlantique, créé en 2010. La transformation de cinq quartiers sur les villes de Bordeaux, Bègles et Floirac est prévue d’ici 2020. Concrètement, il s’agit là du plus grand projet urbain de France, hors région parisienne. Des constructions et des aménagements urbains sont prévus autour de la gare Saint-Jean, qui accueille depuis le 2 juillet 2017 la LGV Paris-Bordeaux. Une ligne de train à très grande vitesse qui fait de Paris et de Bordeaux de proches voisins avec un trajet d’environ 2 heures. D'autres projets de réaménagement sont prévus, comme la construction du Pont Simone Veil ou la réfection des boulevards de Bordeaux qui feront peau neuve.

Afin que ce nouveau centre d’affaires soit compétent, trois secteurs importants, autour de la gare Saint-Jean, ont été ciblés. Pour cela, la municipalité bordelaise a développé trois projets clefs de transformations urbaines :

Également, Bordeaux Euratlantique impulsera la naissance, et la réhabilitation, d’édifices. En outre, six grands équipements doivent voir le jour :

Bordeaux Euratlantique en chiffres

Bordeaux Euratlantique s’étend sur une zone de 738 hectares, dont 386 sur Bordeaux, 217 sur Bègles et 135 sur Floirac. D’ici 2030, la municipalité bordelaise espère créer 30 000 emplois supplémentaires. Ceci aura pour répercussion directe un flux massif de nouveaux habitants. 40 000 nouveaux Bordelais s’installeront, de fait, au plus près de ce nouveau quartier d’affaires. Dès lors, Bordeaux Métropole sera en passe de dépasser le million d’habitants.

Sur les 2.500.000 m² de constructions qui doivent sortir de terre d’ici 2030, 1.200.000 m² seront dédiés à des habitations, soit environ la moitié. Cela représente quelques 15.000 à 16.000 nouveaux logements neufs. Parmi ces biens immobiliers, 80.000 m² seront des résidences exclusivement réservées aux étudiants, aux seniors ou encore aux artistes. Bordeaux Euratlantique est, en premier lieu, un immense centre d’affaires. De ce fait, 400.000 m² de bureaux, et 150.000 m² de locaux d’activités vont être construits. Également, 40.000 m² abriteront des commerces et 50.000 m² seront voués au secteur de l’hôtellerie. Afin de répondre aux besoins des habitants, Bordeaux Euratlantique créera 170.000 m² de service à la personne, dont la très attendu polyclinique Bordeaux Tondu, qui se situera à Floirac (5,5 km de Bordeaux).

La LGV au cœur de Bordeaux Euratlantique

Bordeaux Euratlantique est fortement lié à la mise en place de la LGV. La ligne de train à grande vitesse tend à faire de Bordeaux un carrefour important du sud-ouest de la France et de l’Europe.

Avant la mise en place de la LGV, un Bordelais devait compter près de 4 heures pour se rendre à Paris en train. Depuis le 2 juillet 2017, il ne lui faut plus que 2h04 pour rejoindre la capitale.

Deux autres lignes de LGV sont programmées. L’une d’elles vise à relier Toulouse et Bordeaux en un trajet estimé à tout juste une heure. Dès lors, Paris serait à moins de 4 heures de train de la ville rose. Une seconde ligne de LGV est prévue entre Bordeaux et Bilbao, dans le Pays-Basque espagnol. Bordeaux et Bilbao serait alors à 1h50 de train.

En 2011, la municipalité bordelaise avait estimé que 9 millions de voyageurs fréquentent la gare Saint-Jean à Bordeaux tous les ans. Grâce à Bordeaux Euratlantique, ce sont 20 millions de personnes qui devraient transiter annuellement dans la gare. Cette augmentation se justifie par l’augmentation annuelle de 25.000 nouveaux usagers. Grâce à sa jonction avec Bilbao et l’augmentation du nombre de touristes, Bordeaux affirme, alors, son rang à l’échelle européenne.

Le projet Bordeaux Saint-Jean Belcier

Le “projet Bordeaux Saint-Jean Belcier” est un nouveau quartier d’affaires de 160 hectares situé tout autour de la gare. 290.000 m² seront exclusivement réservés à la construction de bureaux. Des logements neufs doivent également sortir de terre. 7.500, au total, selon les chiffres donnés sur le site officiel de Bordeaux Euratlantique. L’ensemble de ces nouvelles habitations doivent être livrées pour 2019. Ce projet sera aussi sujet à voir naître des constructions en bois et un petit quartier sur l’ancien centre de tri postal.

Hypérion et Silva, les tours en bois bordelaises

La construction d’édifices en bois était une promesse du comité de Bordeaux Euratlantique. Depuis, le projet des deux tours en bois, Hypérion et sa consœur Silva, a été dévoilé. Ces deux gratte-ciels sont les premiers d’une longue lignée des constructions en bois à Bordeaux. En effet, la municipalité bordelaise avait annoncé l’élaboration annuelle d’au moins 25.000 m² de structures du même type. Le quartier autour de la quartier prévoit à lui seul entre 14.000 et 28.000 m² de constructions en bois.

Tribequa, le nouveau quartier de la ZAC Saint-Jean

C’est sur l’ancien site de tri postal du quartier Saint-Jean que se situe ce nouveau quartier. Appelé Tribequa, il propose 465 nouveaux logements neufs et laisse une large place à l’immobilier de bureaux. Un centre de congrès de 5.000 m² doit, d’ailleurs, être érigé. Il sera en mesure d’accueillir des expositions ponctuelles et des grandes réunions. Le quartier, quant à lui, est grand de 50.000 m². Un hôtel Hilton 3-4 étoiles sortira également de terre.

Le MECA : la maison de l’économie créative et de la culture en aquitaine

La MECA est un équipement emblématique de ce projet Bordeaux Saint-Jean Belcier. Fin 2018, elle accueillera plusieurs institutions importantes de la ville :

L’objectif de cette maison commune est de générer une “hybridation créative”. Elle a pour but de créer et de devenir un outil d’accompagnement des nouvelles économies culturelles. La MECA peut alors être considérée comme un véritable hub de la création artistique régionale.

L’ouverture de ces entités culturelles dans le quartier Saint-Jean Belcier devrait permettre la création de 15.000 emplois supplémentaires.

Le projet Garonne Eiffel

Il est le seul projet qui concerne la rive droite de la Garonne. Sur 154 hectares, il s’étale à la fois sur Bordeaux et Floirac. L’objectif est donner une véritable identité à ce territoire, morcelé par l’empreinte visible d’un passé industriel. Également, les constructions qui seront opérées sur ce territoire auront pour but de réunir l’ensemble des zones d’activités et des quartiers d’habitations isolés et peu peuplés.

Le pont Jean-Jacques Bosc

La construction du pont Jean-Jacques Bosc a été reconnu d’utilité publique. Effectivement, il permettra de relier directement la commune de Floirac à Bordeaux et à Bègles. Ce point routier permettra, alors, de désenclaver la ville de Floirac. Large de 44 mètres, il se présente comme un grand espace ouvert sur les deux rives de la Garonne. 15 mètres seront réservés aux circulations douces : piétons et deux-roues. Mis en service d’ici 2020, il permettra de transporter 22.000 véhicules par jour. Le pont Jean-Jacques Bosc est pensé comme un lieu de rencontres, propice à l’organisation d’événements culturels ou de foires et de marchés.

La Bordeaux Métropole Arena

La Bordeaux Métropole Arena est une nouvelle salle de spectacles à Floirac. Grande de 17.000 m², elle comporte 11.000 places, soit près de deux fois plus qu’au Zénith de Paris. L’Arena est considérée comme un chef d’oeuvre architectural et technologique. Son inauguration est prévue pour 2018.

La polyclinique Tondu de Floirac

La nouvelle polyclinique Tondu s’inscrit dans le projet Bordeaux Euratlantique et s’installe dans la prolongation du futur pont Jean-Jacques Bosc. L’établissement contribuera à rééquilibrer l’offre de soins dans la Métropole bordelaise. Cette polyclinique ouvrira ses portes dès 2018.

Le projet Bègles Garonne

Situé sur la rive droite de la Garonne, ce projet concerne le réaménagement urbain d’une zone de 140 hectares autour de la ville de Bègles. L’objectif est d’ériger des infrastructures respectueuses de l’environnement. En outre, une façade de 2 kilomètres de long sur la Garonne devrait sortir de terre qui permettra de contempler Bordeaux. La stratégie employée par les autorités en charge du projet est de confier à la nature le transformation de l’infrastructure.

Le Parc Eiffel

Le parc Eiffel, qui tient son nom du pont Gustave Eiffel, a pour objectif de participer à la composition d’un vaste paysage coulant des coteaux de Floirac vers les berges de la Garonne. Ce parc permettra une gestion naturelle des nuisances sonores. Il est, également, une solution naturelle pour le stockage des eaux en cas d’inondation et un site dédié à la dépollution des sols durant les travaux.

La Cité Numérique

”La Cité Numérique sera le lieu-totem de l’écosystème numérique aquitain”, définissait Alain Juppé, maire de Bordeaux

Cette cité, vaste de 27.000 m², est un pôle d’excellence aquitain qui traite des usages du numérique. Elle est une vitrine de French Tech Bordeaux Métropole. La Cité Numérique sera en mesure d’apporter des moyens matériels et humains au développement de l’économie de l’agglomération bordelaise. En outre, elle proposera une offre de locaux et de services pour les entreprises, les écoles supérieures, les demandeurs d’emplois et les habitants.

Le projet Bègles Garonne prévoit aussi l’extension de la ligne C du tramway. Celle-ci avait déjà fait l’objet d’une première extension, au mois de décembre 2016, depuis la ville de Blanquefort jusqu’au quartier Quinconces, à Bordeaux. Dès lors, le trajet était réalisable en seulement 25 minutes.

Sources

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