Euratlantique : la ZAC Bègles Garonne entre dans sa phase pré-opérationnelle

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le 16 mai 2025

[ mis à jour le 16 mai 2025 ]

SOMMAIRE

À Bègles, la mue urbaine est lancée. Le 17 décembre 2024, le conseil municipal a donné son feu vert à la ZAC Bègles Garonne. Objectif : transformer 80 hectares de friches, de berges et de zones d’activités en un quartier mixte et durable, au cœur de la métropole bordelaise.

Dernière pièce maîtresse de l’OIN Euratlantique après Saint-Jean Belcier et Garonne Eiffel, ce secteur vise haut : loger jusqu’à 9 000 habitants d’ici 2040, rouvrir la ville sur le fleuve, installer de nouvelles entreprises, repenser l’espace public et viser la neutralité carbone avec zéro artificialisation nette.

Mixité sociale, transition écologique, fonctions variées : la recette se veut exemplaire dans une métropole frappée par la pénurie de foncier et la hausse des prix. Un laboratoire urbain où l’enjeu, plus que jamais, est d’inventer une ville accessible et durable.

Le dernier morceau d'Euratlantique entre en phase active

À Bègles, l’heure n’est plus aux esquisses mais aux fondations. La ZAC Bègles Garonne, vaste opération d’aménagement de 80 hectares en bord de Garonne, entre officiellement dans sa phase opérationnelle. Longtemps restée à la marge, cette zone stratégique s’apprête à devenir le nouveau front urbain sud de la métropole bordelaise.

Des personnes travaillent sur un plan d'urbanisme
© IAndrey_Popov - shutterstock

Une ZAC stratégique au sud de Bordeaux

C’est l’un des derniers grands territoires à aménager dans le périmètre d’Euratlantique. Située au nord-est de Bègles, entre le boulevard Jean-Jacques Bosc et les berges de la Garonne, la ZAC Bègles Garonne s’étend sur 80 hectares répartis en trois secteurs : Bordet / Marcel-Sembat, le périmètre IBA et les abords de l’estacade.

Longtemps en sommeil, ce secteur hétérogène mêlant friches industrielles, petites entreprises, habitat ancien et équipements dispersés amorce aujourd’hui sa transformation.

Après Saint-Jean Belcier et Garonne Eiffel, ce projet marque l’ultime volet de l’Opération d’intérêt national Bordeaux Euratlantique, initiée en 2010. La réflexion urbaine s’y est engagée dès 2018, à travers des ateliers citoyens, des diagnostics partagés et un travail de planification mené avec la Ville de Bègles. La validation officielle de la ZAC, en décembre 2024, vient formaliser cette longue maturation.

Objectifs : un quartier mixte, habité, productif et résilient

D’ici à 2045, le quartier pourrait accueillir jusqu’à 9 000 habitants supplémentaires, selon les estimations de l’établissement public. Près de 5 000 logements neufs sont envisagés, accompagnés dès les premières phases d’équipements publics structurants : écoles, crèches, locaux associatifs, commerces de proximité.

Mais l’ambition dépasse la seule production de logements. Le quartier vise la mixité complète — résidentielle, économique, sociale — et mise sur la performance sur le plan environnemental. Le projet intègre des objectifs forts de neutralité carbone, de désartificialisation des sols, de végétalisation, et de gestion des risques d’inondation, dans une logique de reconquête écologique des berges de la Garonne.

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3 quartiers, 3 identités en devenir

Vue sur un paysage dessiné d'un quartier vivant et naturé
© gkatz - shutterstock

Bordet / Marcel-Sembat : une ville-parc à échelle humaine

Au nord du périmètre, le secteur Bordet / Marcel-Sembat s’inscrit dans la continuité du tissu résidentiel existant. Ici, la densification se fera en douceur, avec des bâtiments bas (R+2) inspirés des échoppes traditionnelles, et l’aménagement d’un grand parc central, véritable épine dorsale du futur quartier.

La programmation prévoit la construction d’environ 1 800 logements, mais les formes urbaines restent à affiner. La question des hauteurs et des vis-à-vis fait l’objet d’une attention particulière dans le cadre de la concertation. Le secteur accueillera également une école, une crèche, des placettes, des locaux associatifs et des commerces de proximité. L’objectif : créer un quartier vivant, végétalisé et accessible, pensé à l’échelle du quotidien.

Le secteur IBA : ville productive, logement et artisanat mêlés

Plus au sud, le secteur IBA reste marqué par son passé industriel et logistique. L’enjeu est ici de composer avec l’existant — anciennes friches, bâtiments d’activités, infrastructures — pour en faire un quartier mixte, où l’on puisse habiter, travailler et produire.

L’ambition portée par Bordeaux Euratlantique est d'intégrer l’économie locale au projet urbain, en misant sur l’artisanat, les PME, et l’économie sociale et solidaire. Le tout dans un tissu urbain imbriqué, associant logements, ateliers, bureaux et espaces publics. Une réflexion est en cours sur la création d’un collège, en complément des équipements prévus dans le quartier voisin.

Les berges de la Garonne : de l'A631 au parc paysager

Longtemps occupées par l’ex-autoroute A631, les berges de la Garonne s’apprêtent à changer radicalement de visage. Les voies sur berge seront transformées en boulevard urbain, avec réduction de la circulation, insertion d’un transport en commun en site propre (TCSP), et aménagement de promenades piétonnes et cyclables.

Ce linéaire de plusieurs kilomètres deviendra un espace paysager majeur, à la fois interface entre la ville et le fleuve, zone de régulation climatique et support de biodiversité. Une trame verte et bleue viendra relier les parcs existants aux nouveaux espaces publics. Plus qu’une recomposition urbaine, c’est une reconnexion écologique et symbolique avec la Garonne qui est ici à l’œuvre.

Entre ambitions urbaines et réserves locales

Depuis l’automne 2022, la ZAC Bègles Garonne fait l’objet d’un dispositif de concertation soutenu, piloté par l’établissement public Bordeaux Euratlantique en lien étroit avec la Ville de Bègles. Réunions publiques, ateliers participatifs, visites de terrain : les occasions de dialogue avec les habitants se sont multipliées, nourrissant la conception progressive du projet.

Le bilan est contrasté. Si de nombreux participants saluent la volonté d’ouvrir le quartier sur la Garonne, de réintroduire la nature et d’y installer des équipements de proximité, d’autres pointent des inquiétudes persistantes, notamment autour de la densité, de la circulation ou du respect du tissu existant. Le travail se poursuit, dans un esprit d’ajustement permanent.

Des inquiétudes persistantes sur les hauteurs et impacts des bâtiments

La question des hauteurs soulève des tensions. La perspective de constructions pouvant atteindre 12 à 14 étages en bord de Garonne a suscité de vives réactions, tant au sein des associations locales que dans les rangs de l’opposition municipale. Certaines voix dénoncent une densification « démesurée », qui ferait basculer le quartier dans une urbanisation mal maîtrisée.

Le maire de Bègles, Clément Rossignol Puech, également président du conseil d’administration de Bordeaux Euratlantique, défend une ville "de mixité sociale et fonctionnelle", conçue avec les habitants, non contre eux. Il insiste sur la nécessité de produire des logements accessibles et de limiter l’étalement urbain, tout en assurant une cohabitation apaisée avec le tissu existant.

Un projet ambitieux... mais déficitaire

Derrière les choix urbains, un autre enjeu se dessine : l’équation financière. Selon les estimations, la ZAC Bègles Garonne présente un déficit prévisionnel supérieur à 60 millions d’euros. Un déséquilibre structurel assumé par les porteurs du projet, qui soulignent que sans ce cadre d’aménagement, la réhabilitation des quais et des équipements publics serait restée hors de portée.

La charge sera partagée entre l’État, Bordeaux Métropole et l’EPA. Une mobilisation jugée nécessaire pour transformer durablement un territoire aujourd’hui enclavé, sous-équipé et partiellement inondable. Pour la mairie, l’enjeu dépasse la seule opération immobilière : il s’agit de réparer une fracture urbaine et de donner à Bègles un nouveau visage métropolitain, à la hauteur des défis climatiques et sociaux.

vue sur la ZAC Bègles Garonne
© Ville de Bègles

Prochaine étape : désignation de la maîtrise d'œuvre et premières opérations à l'horizon 2025-2028

Avec la création officielle de la ZAC Bègles Garonne validée en décembre 2024, le projet entre désormais dans phase pré-opérationnelle. La prochaine échéance structurante sera la désignation de la maîtrise d'œuvre urbaine, attendue cette année. Cette équipe - composée d'urbanistes, architectes, paysagistes et ingénieurs - sera chargée de traduire les orientations stratégiques en plan-guide opérationnel, en lien avec les études techniques et les conclusions de la concertation.

Le calendrier prévoit un démarrage progressif des premières opérations dès 2025, avec une montée en puissance jusqu'en 2028. Les premières interventions concerneront notamment :

Cette séquence de lancement vise à poser les fondations physiques du futur quartier tout en confirmant les engagements environnementaux du projet : limitation de l'artificialisation, gestion des eaux pluviales, recours à des matériaux biosourcés et renforcement des trames végétales. Elle permettra aussi de tester les équilibres programmatiques entre habitat, activités et espaces publics avant l’entrée en phase plus dense à partir de la fin de la décennie.

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