Logement neuf : une solution face aux bouilloires thermiques ?
SOMMAIRE
- Les passoires thermiques : un problème de société
- Les passoires thermiques : qu’est-ce que c’est ?
- Un phénomène qui progresse
- Un problème de santé publique
- La lutte contre les bouilloires et les passoires thermiques
- Les logements neufs et la notion de confort d’été
- Les avantages du neuf
- La norme RE2020 : pour des logements plus confortables en été
- Les écoquartiers de Bordeaux : des modèles de résilience climatique
- L’immobilier ancien : un budget rénovation à prendre en compte
- Quelques conseils pour rafraîchir votre logement pendant l’été
- Fermer les volets et les fenêtres pendant la journée
- Créer des courants d’air frais
- Optimiser l’utilisation des appareils électriques
- Végétalisez votre logement
- Installez des protections solaires
En France, le phénomène des bouilloires thermiques prend de plus en plus d'ampleur, touchant environ un quart des habitants. Une bouilloire thermique désigne un logement qui, en raison de sa mauvaise isolation, devient difficile à vivre en été, accumulant la chaleur au point de rendre le quotidien difficile, voire dangereux.
Ce problème tend à s’accentuer avec le réchauffement climatique et la hausse des températures qu’il engendre. Les promoteurs immobiliers font désormais face à ce défi en proposant des logements neufs à Bordeaux et en France conçus pour être confortables en été, sans climatisation. Explications.
Les passoires thermiques : un problème de société
Les passoires thermiques : qu’est-ce que c’est ?
Les passoires thermiques, ces logements qui peinent à retenir la chaleur en hiver et à la repousser en été, sont un problème majeur en France. Bâtis avec des matériaux inadaptés aux fortes chaleurs, elles souffrent d’une mauvaise isolation thermique. Aujourd'hui, ces bâtiments vieillissants se retrouvent inadaptés face aux enjeux climatiques actuels.
Une bouilloire thermique se caractérise par une isolation défaillante, une toiture non performante, et souvent une ventilation insuffisante. Ces défauts de conception et de construction sont exacerbés par l'utilisation de matériaux qui captent et amplifient le rayonnement solaire, transformant ainsi les logements en véritables fournaises durant l'été.
En 2023, 55 % des Français ont déclaré avoir souffert de la chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures, selon un rapport de la Fondation Abbé Pierre*. Cette situation, loin d'être anecdotique, s'aggrave avec le réchauffement climatique, exposant un nombre croissant de personnes à des conditions de vie difficiles durant les vagues de chaleur.
Selon une enquête Ipsos-RTE, bouilloires et passoires thermiques vont souvent de pair : 37% des personnes interrogées souffrent “à la fois du chaud et du froid” dans leurs logements.
Un phénomène qui progresse
Le problème des passoires thermiques a pris de l'ampleur ces dernières années. Selon la Fondation Abbé Pierre, le nombre de personnes vivant dans des logements trop chauds a augmenté de 26 % depuis 2013.
Cette progression s'explique en partie par l'accélération du réchauffement climatique, mais aussi par la lenteur des rénovations énergétiques en France. Alors que des millions de logements nécessitent des travaux d'isolation, le rythme des rénovations reste insuffisant pour répondre aux besoins croissants de la population, malgré les aides publiques.
Si les températures venaient à se réchauffer de 4°C, 93% du parc immobilier actuel fera face “à un risque fort ou très fort lié aux vagues de chaleur”*.
Un problème de santé publique
Certaines catégories de la population sont particulièrement vulnérables face à ce phénomène. Les jeunes sont par exemple souvent contraints de vivre dans de petits logements, comme des chambres de bonne sous les toits ou des studios mal ventilés, qui deviennent particulièrement étouffants pendant l’été.
De même, les personnes âgées, physiologiquement plus fragiles, sont plus à risque de subir les effets négatifs de la chaleur. En 2023, la chaleur a été responsable de la mort de 5 000 personnes, dont 75 % étaient des personnes âgées de 75 ans et plus. Loin d’être uniquement une question de confort, ce problème a donc un impact direct sur la santé publique.
Enfin, les ménages modestes, vivant souvent dans des logements anciens et mal entretenus, peinent à réaliser les travaux nécessaires pour améliorer leur confort thermique.
La lutte contre les bouilloires et les passoires thermiques
Réduire le nombre de bouilloires thermiques permettrait d’éviter les souffrances liées à la chaleur tout en diminuant la consommation énergétique globale du pays, contribuant ainsi à la lutte contre le réchauffement climatique. Cela permettrait notamment de diminuer le recours aux climatiseurs, qui contribuent aux îlots de chaleur urbain.
Cependant, cette transition nécessite des investissements massifs et une volonté politique forte pour accélérer les rénovations énergétiques et adapter le parc immobilier aux réalités climatiques actuelles.
Les logements neufs et la notion de confort d’été
Les avantages du neuf
Les logements neufs, conçus selon des normes énergétiques strictes, représentent une solution efficace pour contrer le phénomène des bouilloires thermiques. Contrairement aux constructions anciennes, les bâtiments récents intègrent dès leur conception des éléments visant à améliorer le confort thermique en été.
L'un des principaux avantages des logements neufs est leur conformité avec les normes énergétiques les plus récentes, telles que la réglementation thermique RT 2012 et, plus récemment, la réglementation environnementale RE 2020. Ces normes imposent des exigences strictes en matière d’isolation thermique et de performance énergétique.
Les matériaux utilisés dans les constructions neuves, souvent biosourcés et à faible empreinte carbone, contribuent également à la réduction des besoins énergétiques. Par exemple, des matériaux comme la fibre de bois ou le liège offrent une excellente inertie thermique, retardant le transfert de chaleur vers l'intérieur du bâtiment.
La norme RE2020 : pour des logements plus confortables en été
La RE 2020, Réglementation Environnementale 2020, marque un tournant dans la prise en compte du confort estival. Cette nouvelle norme, plus exigeante que sa prédécesseuse la RT2012 (Réglementation Thermique 2012), est obligatoire pour tous les logements neufs dont les permis de construire ont été déposés après le 1er janvier 2022.
Apprenez-en davantage sur la RE2020La RE2020 introduit notamment un nouvel indicateur, le Degré-Heure (DH), qui mesure la durée pendant laquelle la température intérieure excède un certain seuil de confort. Ce dispositif permet d'évaluer plus précisément la capacité d'un bâtiment à rester agréable en été sans recourir à la climatisation.
Comparaison entre la RT2012 et la RE2020 :
Critères | RT 2012 | RE 2020 |
---|---|---|
Objectif principal | Limiter la consommation d’énergie primaire des bâtiments neufs | Réduire l’empreinte carbone sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment et améliorer le confort estival |
Plafond de consommation d’énergie | 50 kWh/m²/an en moyenne | Réduction supplémentaire de 15-20% des seuils de consommation d’énergie primaire |
Coefficient Bioclimatique (Bbio) | Non obligatoire | Prise en compte du Bbio, incitant à la construction bioclimatique pour réduire les besoins en énergie |
Confort d'été | Pas de prise en compte systématique | Prise en compte des besoins en refroidissement via l’indicateur Degrés-Heures (DH) |
Indicateur de confort estival | Non spécifié | Introduction de l’indicateur Degrés-Heures (DH) pour mesurer l’inconfort thermique en été |
Matériaux de construction | Matériaux standards | Matériaux bas-carbone et biosourcés |
Ventilation | Ventilation simple flux | Ventilation double flux et solutions de ventilation naturelle améliorée |
Impact environnemental | Principalement énergétique | Évaluation de l’impact environnemental global du bâtiment (énergie, eau, matériaux, etc.) |
Les écoquartiers de Bordeaux : des modèles de résilience climatique
Les écoquartiers, riches en programmes neufs, ont été bâtis pour offrir un confort estival optimal, notamment grâce à l’intégration d’espaces arborés et plantés.
À Bordeaux, des projets comme l’écoquartier Ginko et celui du Bassin à Flots illustrent parfaitement cette approche. Ces quartiers sont conçus pour minimiser l'impact des vagues de chaleur grâce à des solutions architecturales et environnementales innovantes.
- Écoquartier Ginko: situé au nord de Bordeaux, cet écoquartier intègre des espaces végétalisés, des jardins en toiture, et des matériaux isolants performants qui contribuent à maintenir des températures agréables en été;
- Écoquartier du Bassin à Flots : classé Quartier à Énergie Positive (QEP), il se distingue par l'utilisation d'éco-matériaux, la gestion optimisée de la ventilation, et des bâtiments orientés pour maximiser les apports solaires en hiver tout en minimisant la surchauffe estivale.
L’immobilier ancien : un budget rénovation à prendre en compte
Acheter un logement ancien est une option très attractive à première vue. Les prix d’achat sont souvent moins onéreux, ce qui peut apparaître comme une aubaine lorsque l’on souhaite acheter un logement ou réaliser un investissement locatif. Mais acheter dans l’ancien implique bien souvent de devoir réaliser des travaux de rénovation.
D’une part, dans le cadre d’un investissement locatif, il est important de ne pas oublier les échéances imposées par le calendrier d’interdiction de location des passoires thermiques. Les prochains logements à être interdits sont ceux qui affichent un DPE G en 2025, suivis par les DPE F en 2028 et enfin E en 2034. Les propriétaires de tels logements doivent ainsi prévoir des travaux de rénovation pour continuer à profiter de leur investissement.
De l’autre, emménager dans un logement ancien implique souvent des dépenses énergétiques plus élevées, notamment en été. Après de nombreuses nuits blanches où la chaleur devient intolérable même avec un ventilateur allumé, vous pourriez être tenté d’acheter un climatiseur mobile, pouvant coûter de 250 à 500 euros. Son utilisation pendant la période estivale fera facilement grimper votre facture d’énergie d’une centaine d’euro*.
Pour la planète, pour le confort, pour le portefeuille, pour une éventuelle revente... mieux vaudra réaliser des travaux de rénovation énergétique. Cependant, leur montant peut s’avérer relativement onéreux. En effet, d’après une étude menée par Flatlooker, le prix moyen de travaux de rénovation en France atteint les 1029€/m².
Mieux vaut donc prendre le temps de la réflexion lorsque l’on hésite entre un achat dans le neuf et un achat dans l’ancien.
Découvrez pourquoi le neuf peut s’avérer plus rentable que l’ancien à BordeauxQuelques conseils pour rafraîchir votre logement pendant l’été
Vous avez chaud dans votre logement ? Voici quelques conseils pour rafraîchir votre intérieur sans faire appel à la climatisation.
Fermer les volets et les fenêtres pendant la journée
L'un des moyens les plus simples et les plus efficaces pour maintenir une température agréable dans votre logement est de fermer les volets et les fenêtres pendant la journée. En effet, les vitres exposées au soleil peuvent rapidement transformer une pièce en fournaise. Il est donc recommandé de maintenir les volets fermés dès le matin, lorsque le soleil commence à chauffer, et de ne les rouvrir qu'en fin de journée.
Créer des courants d’air frais
Dès que la température extérieure devient plus clémente en fin de journée ou durant la nuit, créez des courants d'air pour rafraîchir votre logement. Pour cela, ouvrez toutes les fenêtres et les portes intérieures afin de permettre à l'air frais de circuler librement. Vous pourrez perdre plusieurs degrés de cette manière.
Utilisez des ventilateurs stratégiquement placés pour diriger l'air frais à travers les pièces. Vous pouvez, par exemple, placer un ventilateur devant une fenêtre ouverte pour faire entrer l'air extérieur ou dans un couloir pour pousser l'air vers les chambres.
Une autre astuce consiste à placer une bouteille d'eau glacée ou un bol de glaçons devant le ventilateur pour amplifier la sensation de fraîcheur.
Optimiser l’utilisation des appareils électriques
Les appareils électriques génèrent de la chaleur lorsqu'ils fonctionnent, ce qui peut aggraver la sensation d'étouffement dans un logement en été. Pour réduire cette source de chaleur, limitez l'utilisation d'appareils gourmands en énergie, tels que les ordinateurs, télévisions, consoles de jeux et fours, pendant les heures les plus chaudes de la journée.
Végétalisez votre logement
Les plantes peuvent jouer un rôle clé dans le rafraîchissement de votre logement. À l'extérieur, la végétalisation des façades et des toitures permet de réduire l'absorption de chaleur par les murs et d'améliorer l'isolation thermique de votre maison.
À l'intérieur, les plantes d'appartement comme le ficus, le palmier ou l'aloe vera peuvent contribuer à refroidir l'air ambiant grâce à l'évapotranspiration, un processus par lequel les plantes libèrent de l'humidité dans l'air.
Installez des protections solaires
Pour limiter l'accumulation de chaleur dans votre logement, investissez dans des protections solaires efficaces. Des solutions comme les stores extérieurs, les volets roulants, ou les auvents permettent de réduire considérablement l'impact des rayons solaires sur les surfaces vitrées.
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