Arnaque à la location : quels sont les pièges à éviter ?
Sophie Castella
SOMMAIRE
- Piège n°1 : l’annonce est trop belle (pour être vraie)
- Piège n°2 : le loueur vous demande des pièces justificatives avant même la visite
- Piège n°3 : il exige un dépôt de garantie
- Piège n°4 : le bailleur ne veut pas se déplacer “pour rien”
- J'ai été arnaqué : à qui le signaler ?
- Nos conseils pour louer un appartement sereinement
- Vérifiez l’identité du bailleur
- Demandez à visiter le bien avant tout
- Regardez les textes de loi propres à la location
- Adressez-vous plutôt à une agence des gestion locative
Quand on recherche un appartement, il n’est pas rare de tomber sur des annonces particulièrement alléchantes... voire carrément trop belles pour être vraies.
Que ce soit dans l’immobilier neuf à Bordeaux ou sur le marché de l’ancien, ces arnaques fourmillent, même sur les sites d’autorité.
Des pièges dans lesquels tombent régulièrement de nombreux candidats à la location, plutôt jeunes et peu au fait, dans les grandes villes où le marché est sous tension.
Début 2021, on savait d’ailleurs que le taux d’arnaques à la location avait connu une hausse de 17 % sur la plateforme PHAROS du site du gouvernement.
Mais comment repérer ces annonces frauduleuses quand on ne connaît pas grand-chose à l’immobilier ? Quels sont les pièges à éviter ? IMMO9 vous fait le topo.
Piège n°1 : l’annonce est trop belle (pour être vraie)
Vous avez vu passer ce superbe T3 de 75 m² aux Chartrons et les photos feraient presque penser à une chambre d’hôtel. En plus de ça, il correspond à tous vos critères : terrasse, cuisine équipée, place de parking... Tout ça pour un loyer de 600 € !
Le prix est le premier élément qui devrait déjà vous mettre la puce à l’oreille. S’il ne correspond pas aux loyers généralement pratiqués sur des biens similaires, l’annonce est très certainement frauduleuse.
Si certains se permettent de baisser les prix au maximum, d'autres n’hésitent pas à s’adapter un peu plus aux prix du marché pour paraître plus crédibles. Alors comment ne pas tomber dans le piège ? Quelques pistes pour les repérer :
- Renseignez-vous sur les prix des loyers au m² dans le secteur recherché, le loyer affiché semble-t-il bien en dessous de la moyenne de prix ? Comparez les prix de biens similaires dans le quartier. Si celui-ci semble bien trop attractif pour la surface et l’emplacement, vous êtes sans nul doute face à une arnaque.
- Regardez bien les photos. Les fraudeurs savent très bien adapter leurs annonces et alterner entre de belles photos et d’autres plus classiques pour les salles de bains et sanitaires par exemple. L’idée est de vous faire tomber dans le panneau. Pour vérifier la véracité des photos et voir si celles-ci ne se trouvent pas sur d’autres sites, utilisez Google Image et glissez l’image dans la barre de recherche.
- Questionnez-vous sur les prestations proposées : sont-elles cohérentes ? Un appartement haussmannien avec terrasse et place de parking ? Si certains biens le proposent, ils restent pourtant rarissimes... Si le logement comporte un ensemble de prestations qui peuvent apparaître trop belles, il s’agit très probablement d’une arnaque à la location.
- vos 3 derniers bulletins de salaire ;
- votre dernier avis d’imposition ;
- un justificatif de votre domicile actuel ou les dernières quittances de loyer ;
- votre RIB... (dans certains cas).
- Site utile :www.internet-signalement.gouv.fr
- Numéro : 0811 02 02 17 (Info Escroqueries)
- Article 3 concernant le Contrat de bail
- Article 22 concernant les Logements vides
- Article 25-6 concernant les Logements meublés
- Le code de procédure civile : article 750-1
Piège n°2 : le loueur vous demande des pièces justificatives avant même la visite
Cette pratique est récurrente et a pour objectif de vous mettre en confiance. L’idée est de vous faire croire que le loueur est sérieux et que ces pièces justifieront de votre capacité de paiement, etc...
Après avoir fait une demande de contact pour l’annonce, où vous avez renseigné adresse courriel et numéro de téléphone, le mail ne tarde pas à arriver et comprend toujours le même ultimatum : sans les pièces justificatives, le loueur ne pourra pas donner suite.
Attention : toutes ces pièces peuvent être récupérées pour usurper votre identité. Les pièces justificatives d’un dossier locataire doivent être remises en main propres et non avant la visite. C’est après les visites et la rencontre avec les candidats que le bailleur pourra sélectionner le futur locataire.
Quelles sont les pièces justificatives demandées par les faux bailleurs ?
- La copie de votre pièce d’identité/passeport ;
Piège n°3 : il exige un dépôt de garantie
C’est souvent à ce moment-là que les faux bailleurs sont démasqués. Pourtant, beaucoup se font avoir et n’hésitent pas envoyer un dépôt de garantie avant même d’avoir visiter l’appartement et d’avoir rencontré le présumé propriétaire. Ils ont aussi pour habitude de demander un mandat cash, un grand classique des fraudeurs !
Malheureusement, si cette pratique est illégale, certains particuliers dont l’annonce est bien réelle demandent de l’argent au locataire même avant la signature du bail.
Ce dépôt sert de garantie au bailleur si le locataire manque à ses engagements : loyers et charges impayés, mauvaise restitution du logement... Mais celui-ci n’est pas obligatoire. Il l’est, seulement si le contrat de bail l’exige et doit être équivalent à 1 mois de loyer, sauf s’il s’agit d’un bien meublé, d’un logement social ou non conventionné (APL).
Le locataire verse le dépôt de garantie seulement lors de la signature du bail de location, avec le propriétaire ou par un tiers le cas échéant.
Dans le cas d’une arnaque, le faux bailleur vous justifie la demande de dépôt pour “réserver le logement” et ainsi confirmer la visite. Il peut même vous proposer de payer ne serait-ce que le quart du montant, si vous commencez à vous montrer méfiant.
Piège n°4 : le bailleur ne veut pas se déplacer “pour rien”
Cette technique est la plus courante et justifie la demande du dépôt de garantie. Le bailleur va prétexter qu’il vit loin du logement ou qu’il a, dans certains cas, été muté et qu’il ne veut pas se déplacer pour rien, ayant déjà eu à faire avec des candidats qui se sont désistés à la dernière minute...
Un exemple :
”N’étant pas actuellement sur Bordeaux et pouvant difficilement me déplacer, aucune première visite n’est possible. Nous pouvons en programmer une seule, lors de laquelle vous signerez directement le contrat de bail, si la visite est concluante. L’état des lieux et la remise des clés se feront ce même jour...”
Cette excuse ne doit en aucun cas justifier d’une réservation.
J'ai été arnaqué : à qui le signaler ?
Il existe des recours pour signaler une annonce frauduleuse. Dans un premier temps, il est possible de le faire directement sur le site où l’annonce a été postée.
Dans un deuxième temps, si vous avez été escroqué, il faudra porter plainte auprès d’une autorité compétente proche de chez vous et fournir les informations et documents demandés.
Infos utiles
Nos conseils pour louer un appartement sereinement
Vérifiez l’identité du bailleur
Pour savoir si ce n’est pas un faux profil, il ne faut pas hésiter à taper le nom spécifié dans l’annonce ou l’adresse mail sur Google. C’est parfois comme ça que l’on découvre que le pseudonyme est régulièrement utilisé sur d’autres annonces et qu’il a déjà été signalé.
Si un numéro est indiqué, n’hésitez pas à appeler. Un vrai propriétaire répondra dans la journée, un faux bailleur se laissera désirer.
Demandez à visiter le bien avant tout
La visite est la seule manière de vérifier si le logement est bien réel. Celle-ci doit se faire obligatoirement avant toute constitution d’un dossier locataire et de signature de bail. Si le bailleur insiste pour vous demander de l’argent avant la visite, fuyez.
Regardez les textes de loi propres à la location
Les textes de loi sont des mines d’information pour vérifier si dans le bailleur est dans son droit. Même un propriétaire tout à fait honnête n’est parfois pas au point sur la législation en matière d’immobilier.
Quelques textes de loi et de références à consulter :
La loi n°89-462 du 6 juillet 1989 relative aux rapports locatifs :
Adressez-vous plutôt à une agence des gestion locative
Passer par un particulier pour trouver un appartement peut être tentant quand on sait que certaines agences immobilières demandent des honoraires assez élevés. Mais certains particuliers en profitent pour augmenter le prix du loyer.
S’il ne passe pas une agence de gestion, le propriétaire doit gérer toutes les démarches liées à la location. En cas de litige, ni le bailleur ni le loueur ne pourront profiter des conseils d’un professionnel de l’immobilier.
Pour le futur locataire, s’adresser à un professionnel permet de se décharger des recherches, qui s’adaptera en fonction des critères de recherche de son client.
Pour trouver un appartement à louer sans mauvaises surprises, vous pouvez passer par notre agence de gestion locative à Bordeaux.
Commentaires à propos de cet article :
Ajouter un commentaire