Les normes acoustiques d'un logement neuf
SOMMAIRE
- Que dit la règlementation acoustique dans l'immobilier neuf ?
- L'attestation acoustique pour les logements neufs
- Quels sont les logements concernés ?
- Quelles sont les exigences de la NRA ?
- Bruits aériens entre logements
- Bruits extérieurs (trafic, rue animée...)
- Bruits d'impact (bruits de pas, chocs...)
- Bruits des équipements des logements voisins
- Équipements à l'intérieur du logement
- Traitement acoustique des parties communes
- RE2020 : quel impact sur les normes acoustiques ?
- Mise en œuvre des normes acoustiques : le rôle des professionnels
- Le rôle des architectes
- Le rôle des bureaux d'études acoustiques
- Le rôle des promoteurs immobiliers
En 2023, 40 % des futurs propriétaires estimaient que l'absence de nuisances sonores est une priorité pour l'achat d'un logement en France selon une étude du Centre d'information sur le bruit.
Les nuisances peuvent être provoquées par plusieurs facteurs, notamment le voisinage ou les bruits de la circulation, surtout lorsque l'on vit en ville. Un état de fait qui pousse beaucoup de Français à se tourner vers l'achat d'un logement neuf.
Ces logements ont l'avantage de bénéficier de normes acoustiques solides visant à réduire les nuisances sonores, aussi bien pour les appartements que pour les maisons neuves.
Découvrez dans cet article les normes acoustiques qui encadrent la construction d'un bien neuf ainsi que le rôle des professionnels dans leur mise en œuvre.
Que dit la règlementation acoustique dans l'immobilier neuf ?

Dans l'immobilier neuf, les normes acoustiques sont régies les exigences de la NRA (Nouvelle Réglementation Acoustique).
L'attestation acoustique pour les logements neufs
Les maîtres d'ouvrage ont l'obligation de fournir une attestation de prise en compte de la règlementation acoustique pour les bâtiments d'habitation dont le permis de construire est déposé depuis le 1er janvier 2013. Cette attestation est à fournir lors de l'achèvement des travaux, à l'autorité qui a délivré l'autorisation de construire.
L'attestation se base sur des constats réalisés en phases étude et chantier. Pour les opérations d'au moins 10 logements, celle-ci s'appuie sur des mesures acoustiques réaliées à la fin des travaux de construction.
Cette obligation est définie par le décret n°2011-604 du 30 mai 2011 et par l'arrêté du 27 novembre 2012 relatif à l'attestation acoustique applicable en France métropolitaine aux bâtiments d'habitation neufs.
Quels sont les logements concernés ?
- Les bâtiments collectifs ;
- Les maisons individuelles isolées, situées dans des zones exposées au bruit selon les classements sonores des infrastructures de transport terrestre ;
- les maisons mitoyennes, lorsqu'elles sont construites dans le cadre d'un permis de construire commun, ou lorsqu'elles sont attenantes ou superposées à un local d'activité.
Quelles sont les exigences de la NRA ?
Depuis le 1er janvier 1996, toute construction neuve à usage d'habitation dont le permis de construire a été déposé après cette date doit respecter les exigences fixées par la Nouvelle Réglementation Acoustique (NRA).
La réglementation a été réformée à la fin des années 1990 afin de répondre aux standards de nombreux pays européens. Elle s'applique :
- Aux constructions neuves et aux extensions de bâtiments existants,
- aux logements collectifs, individuels et individuels groupés.
Pour garantir un confort optimal, la réglementation fixe plusieurs seuils à respecter selon la nature des bruits et leur origine :
Bruits aériens entre logements
Les sons transmis par l'air, comme une conversation ou le son d'une télévision dans un appartement voisin doivent être limités par une isolation phonique renforcée entre les logements. Un affaiblissement acoustique minimum de 53 dB est exigé pour éviter les nuisances.
Bruits extérieurs (trafic, rue animée...)
Les bruits provenant de l'extérieur doivent être atténués par une isolation des façades adaptée. La réglementation impose une isolation minimale de 30 dB, qui peut être renforcée en fonction de l'environnement sonore.
Bruits d'impact (bruits de pas, chocs...)
Les bruits générés par les chutes d'objets ou les déplacements au sol dans les logements supérieurs doivent être contenus grâce à une isolation des planchers. Le niveau maximal autorisé est fixé à 58 dB.
Bruits des équipements des logements voisins
Les bruits émis par les équipements techniques d'un autre logement (machine à laver, ventilation) sont plus strictement encadrés dans pièces principales (séjour, chambre) et dans les cuisines, afin de ne pas nuire au confort des occupants.
Équipements à l'intérieur du logement
Les installations intégrées comme les bouches de VMC, les systèmes de chauffage individuels ou les ballons d'eau chaude doivent fonctionner en toute discrétion. Leur niveau sonore ne doit pas dépasser les seuils établis pour ne pas générer de gêne.
Traitement acoustique des parties communes
Pour limiter la réverbération et le bruit dans les espaces partagés (halls, couloirs, escaliers), la réglementation prévoit l'utilisation de revêtements absorbants permettant de réduire la propagation du son dans ces zones de passage.
RE2020 : quel impact sur les normes acoustiques ?

Si la Réglementation Environnementale 2020 (RE2020) a marqué une avancée significative énergétique et de réduction de l'empreinte carbone des bâtiments neufs, elle n'intègre pas de nouvelles exigences spécifiques en matière d'acoustique. Les seuils restent régis par la Nouvelle Réglementation Acoustique de 1999.
Toutefois, l'application de la RE2020 influence indirectement le confort acoustique des bâtiments. L'utilisation de matériaux biosourcés, tels que le bois, pour réduire l'impact carbone, pose des défis acoustiques, notamment en matière d'isolation aux basses fréquences. De plus, l'étanchéité renforcée des bâtiments, visant à améliorer l'efficacité énergétique, peut amplifier la transmission des bruits intérieurs si des solutions acoustiques adaptées ne sont pas mises en œuvre.
Face à ces enjeux, les certifications telles que NF Habitat et NF Habitat HQE se placent comme des garanties supplémentaires pour les maîtres d'ouvrage. Ces labels, délivrés par l'association Qualitel, vont au-delà des exigences réglementaires en proposant des critères renforcés en matière d'isolation phonique. À titre d'exemple, la certification NF Habitat HQE impose une réduction des bruits de choc de 3 dB par rapport à la réglementation ainsi que l'utilisation de matériaux absorbants pour atténuer les nuisances sonores, et la désolidarisation des éléments constructifs pour limiter la transmission des vibrations.
Mise en œuvre des normes acoustiques : le rôle des professionnels

La qualité acoustique d'un bâtiment ne se limite pas à une simple conformité réglementaire, elle résulte d'une collaboration étroite entre architectes, bureaux d'études acoustiques et promoteurs immobiliers.
Le rôle des architectes
Dès la phase de conception, l'architecte intègre des solutions visant à minimiser les nuisances sonores. S'il n'est pas lui-même un expert en acoustique, il est le coordinateur principal du projet, chargé d'intégrer les exigences réglementaires et de garantir un confort sonore satisfaisant pour les futurs occupants.
En plus de respecter les normes acoustiques en vigueur, il doit positionner les pièces sensibles (chambres, séjours) de manière à limiter l'exposition aux nuisances sonores, tant extérieurs (rue, voie ferrée) qu'intérieures (bruits de voisinage, équipements techniques).
Il sélectionne les matériaux et systèmes constructifs compatibles avec les exigences acoustiques et travaille en étroite collaboration avec les bureaux d'études technique et acoustiques pour s'assurer que les performances sont atteintes sans compromettre l'esthétique ou la fonctionnalité du bâtiment.
À la livraison, l'architecte peut accompagner le bureau d'études dans la réalisation de mesures in situ, et à participe à la validation des performances requises.
Le rôle des bureaux d'études acoustiques
Les bureaux d'études acoustiques réalisent des simulations et des analyses pour anticiper les performances acoustiques du bâtiment. Ces entités spécialisées interviennent dès les premières phases d'un projet immobilier et collaborent avec les architectes, ingénieurs et promoteurs.
Avant même que les plans ne soient finalisés, les acousticiens réalisent des études approfondies pour évaluer l'environnement sonore du site. Ils identifient les sources potentielles de nuisances, qu'elles soient externes (trafic routier, activités industrielles) ou internes (équipements techniques, interaction entre espaces).
Fort de ce diagnostic, le bureau d'études propose des solutions adaptées pour maîtriser la propagation du son au sein du bâtiment. Cela inclut le choix de matériaux isolants performants, la conception de cloison spécifiques, ou encore l'intégration de dispositifs absorbants dans les espaces communs. L'objectif est de créer des environnements intérieurs où la réverbération est contrôlée et où les bruits indésirables sont minimisés.
L'intervention des bureaux d'études acoustiques ne se limite pas à la phase de conception. Ils accompagnent également les équipes de chantier lors de la mise en œuvre des solutions préconisées et veillent à leur bonne application. Des mesures acoustiques peuvent être effectuées en cours et en fin de travaux pour s'assurer que les performances attendues sont bien atteintes.
Le rôle des promoteurs immobiliers
Les promoteurs jouent un rôle central dans l'application des normes acoustiques des bâtiments neufs. En tant que maîtres d'ouvrage, ils sont responsables de la conformité des constructions aux exigences réglementaires définies par la NRA.
Avant le démarrage d'un projet, les promoteurs doivent évaluer l'environnement sonore du site, en se référant aux plans d'exposition au bruit des infrastructures proches (routes, voies ferrées, aéroports). Cette analyse permet de déterminer les niveaux d'isolation requis pour les façades et les vitrages, en fonction des zones classées BR1 à BR3.
Les promoteurs sont tenus de respecter les seuils d'isolement définis par la NRA précédemment énoncés :
- 53 dB pour les bruits aériens intérieurs (entre logements).
- 30 à 45 dB pour les bruits extérieurs, selon l'exposition.
- 58 dB maximum pour les bruits d'impact (bruits de pas, chutes d'objets).
- 30 à 35 dB pour les bruits d'équipements (VMC, chauffage).
Depuis le 1er janvier 2013, l'attestation de prise en compte de réglementation acoustique doit être fournie à l'achèvement des travaux pour tout bâtiment d'habitation neuf. Cette attestation repose sur des contrôles réalisés en phase d'étude et de chantier, et, pour les opérations de dix logements ou plus, sur des mesures acoustiques in situ.
En cas de non-conformité acoustique, les promoteurs peuvent être tenus responsables au titre de la garantie décennale, si les défauts rendent le logement impropre à sa destination. Les acquéreurs peuvent alors exiger des travaux correctifs.
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