Agriculture urbaine à Bordeaux : Pierre Hurmic veut planter des micro fermes de quartier
SOMMAIRE
- Agriculture urbaine : une volonté de résilience alimentaire à Bordeaux
- L’alimentation urbaine, un engagement de Pierre Humic
- Faire de Bordeaux une ville nourricière
- Agriculture urbaine Bordeaux : installer des fermes en ville
- La ferme urbaine du Haillan
- D’autres micro fermes en prévision
- Deux micro fermes au Grand Parc et à la Benauge
- De l’agroécologie à la Jallère ?
- Aux Bassins à Flot, une culture en aquaponie
- En bref…
Depuis l’élection de l’écologiste Pierre Hurmic à la mairie de Bordeaux, les chantiers d’aménagement urbain ont une portée environnementale particulièrement affirmée. Logiquement, le développement durable est une thématique forte de sa mandature, avec les projets de végétalisation et de résilience alimentaire qui en découlent. C’est dans ce contexte que l’immobilier neuf à Bordeaux intègre progressivement des espaces d’agriculture urbaine, des micro fermes de quartier.
Agriculture urbaine : une volonté de résilience alimentaire à Bordeaux
L’alimentation urbaine, un engagement de Pierre Humic
Le 19 octobre, le maire de Bordeaux était à Barcelone, au Forum mondial du pacte de politique alimentaire urbaine. L’agriculture urbaine était au cœur des discussions, car le secteur agroalimentaire serait responsable de 21 % à 37 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Un nouveau modèle de production est à imaginer, plus en phase avec les préoccupations écologique.
Or la mairie de Bordeaux a réalisé une étude qui démontre que 85 % des habitants de la commune achètent leur nourriture dans des supermarchés. Le premier édile du chef-lieu de la Gironde compte bien changer cela, en favorisant notamment des filières alimentaires plus courtes. Pierre Hurmic a d’ailleurs pu constater que cela était bien possible, car 64 % des habitants de la capitale catalane se fournissent sur les marchés, où les denrées proposées sont produites plus près. Et qu’y a-t-il de plus près qu’une alimentation produite sur place, en ville ? Ces chiffres sont un véritable plaidoyer pour l’agriculture urbaine Bordeaux. D’autant que ce mode de production serait quinze fois plus productif que l’agriculture classique, si l’on en croit la municipalité écologiste.
La conjoncture sanitaire constitue une incitation supplémentaire à l’agriculture urbaine. En effet, selon la Fédération régionale d’agriculture biologique de Nouvelle-Aquitaine, le nombre de consommateurs de produits issus de l’agriculture biologique aurait augmenté de 12 % en 2020 dans la région, des suites de la pandémie, des confinements et des couvre-feu.
Faire de Bordeaux une ville nourricière
La capitale de Nouvelle-Aquitaine encourage les projets d’agriculture urbaine, afin que les Bordelais se nourrissent d’aliments à plus faible bilan carbone. Il s’agit d’un axe majeur de la démarche « Bordeaux grandeur nature » qui contribue également à développer les espaces verts à Bordeaux. Pierre Hurmic aura bataillé des années avant de devenir maire de Bordeaux et de pouvoir porter cette politique de résilience alimentaire.
« En politique, on ne s’improvise pas promoteur d’une agriculture urbaine. En 2016, alors que nous étions dans l’opposition, nous avions fait 20 propositions sur l’agriculture urbaine. Ce maraîchage urbain en faisait partie », rappelle Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux.
La mairie de Bordeaux a mis 100 000 euros sur la table pour soutenir la résilience alimentaire. Cela peut paraître bien peu comparé aux 10 millions d’euros que la métropole de Lyon investit pour appuyer le même objectif sur cinq ans. Mais ce montant a au moins le mérite d’initier concrètement le projet d’agriculture urbaine Bordeaux. Puis il faut aussi prendre en compte la rareté du foncier agricole disponible dans cette ville. La municipalité est d’ailleurs en train de répertorier tous les terrains susceptibles d’accueillir des serres et des micro fermes de quartier. Sur les 5 000 hectares de Bordeaux, près de 30 hectares auraient le potentiel de devenir des surfaces agricoles en ville, incluant certaines terres polluées qu’il faudrait traiter au préalable : un traitement coûteux.
Agriculture urbaine Bordeaux : installer des fermes en ville
Plusieurs projets d’agriculture urbaine Bordeaux ont été présentés par le maire écologiste de la ville. Pierre Hurmic a annoncé la création de micro fermes, dont une pratiquera un maraîchage en aquaponie et une autre servira de centre pédagogique pour apprendre l’agroécologie.
La ferme urbaine du Haillan
Un appel à manifestation d’intérêt a été lancé en mars 2021 pour faire du maraîchage sur une parcelle de 4 hectares au Haillan, dans l’agglomération bordelaise. L’entreprise d’insertion de Léognan La P’tite ferme a été sélectionnée pour s’occuper de cette friche qui appartient à la mairie de Bordeaux. Cette parcelle sera louée sous la forme d’un bail agricole à clause environnementale et des serres y seront installées pour pouvoir cultiver toute l’année.
« Le Haillan est la première grande ferme biologique sur Bordeaux consacrée au circuit court. C’est un acte symbolique qui lance l’agriculture au cœur de la ville », s’enthousiasme Eve Demange, conseillère municipale déléguée à la résilience alimentaire.
La P’tite Ferme est conventionnée Atelier Chantier d’Insertion (ACI). Elle a été créée en 2014 par Ali Yaci, également fondateur des P’tits Cageots, une entreprise créée en 2009 qui distribue des paniers bio dans la métropole bordelaise. L’intéressé recrute pour ce nouveau projet et compte effectuer les premières récoltes au printemps 2022.
« Le projet ne se réduit pas seulement à l’alimentation, il y a aussi une dimension sociale. (…) Le foncier agricole est un vrai problème. Il est difficile de faire à la fois du bio et du local. Nous, on veut montrer que faire les deux, c’est possible », explique Ali Yaci, fondateur des P’tits Cageots et de la P’tite Ferme.
Tous les fruits et légumes bio produits au Haillan seront distribués en circuit court. D’après les retours, ces types de produits sont particulièrement recherchés, car ils s’inscrivent dans une logique écoresponsable de production et de distribution locale.
« Le but c’est de montrer la faisabilité. Certes ce n’est pas avec quatre hectares qu’on va nourrir la population bordelaise, mais comme il y a des appartements témoins il y a des parcelles témoins de ce que peut être l’agriculture urbaine », professe Pierre Hurmic, maire de Bordeaux.
D’autres micro fermes en prévision
La première étape au Haillan sera suivie d’autres projets d’agriculture urbaine Bordeaux, notamment au Grand Parc, aux Bassins à flot, à la Jallère et à la Benauge non loin de La Bastide.
Deux micro fermes au Grand Parc et à la Benauge
Au Grand Parc, une parcelle de 5 000 m² va accueillir une micro-ferme. Ce sera également le cas à La Benauge, sur une surface de 2 000 m².
« Notre interrogation tourne autour de l’intégration de ces projets dans les quartiers, et sur le rendement, car il faut pouvoir être très productif sur ces petites surfaces pour que ce soit efficace », se projette Eve Demange.
De l’agroécologie à la Jallère ?
La municipalité écologiste de Bordeaux compte sanctuariser 40 hectares de terrain à la Jallère. Cet espace devrait accueillir de nouvelles constructions de logements et de bureaux, ainsi qu’une ferme urbaine de 14 hectares où des formations en agroécologie pourraient être dispensées. Cependant, le site prévu pour ce projet devra être dépollué auparavant, ce qui nécessite plus de temps et de moyens que l’installation des autres micro fermes.
« Nous voulons également recréer un vrai poumon sur la Jallère, avec des arbres notamment », explique la conseillère municipale déléguée à la résilience alimentaire.
Aux Bassins à Flot, une culture en aquaponie
L’un des projets les plus insolites d’agriculture urbaine Bordeaux que Pierre Hurmic promeut se trouvera sur les toits de la base sous-marine, aux Bassins à flot. Il s’agira d’une ferme en aquaponie de 2 000 m² : un procédé qui combine l’aquaculture avec des poissons et l’hydroponie impliquant un substrat à la terre pour cultiver. En l’occurrence, ce seront les déjections des poissons qui serviront à nourrir les plantes !
En bref…
Pierre Hurmic compte réaliser des projets d’agriculture urbaine Bordeaux. Des fermes urbaines écologiques sont à des stades plus ou moins avancés dans la métropole girondine, au Haillan, au Grand Parc, aux Bassins à flot, à la Jallère et à la Benauge notamment. L’objectif est d’arriver à une résilience alimentaire efficace. Ces projets incitent les paysans à se lancer dans une agriculture urbaine qualitative permettant de favoriser la multiplication des circuits courts. Plus qu’un maire bâtisseur, Pierre Hurmic préfère se définir comme un maire semeur.
SOURCES
- Agriculture urbaine dans Bordeaux, Hurmic annonce des projets de fermes de quartier depuis Barcelone - SudOuest
- Bordeaux, « Une première grande ferme biologique » aux portes de la ville - 20minutes
- Bordeaux, Des microfermes dans les quartiers et de l'aquaponie sur la base sous-marine, annonce Pierre Hurmic - 20minutes
- Une première ferme urbaine éclot à Bordeaux - Rue 89 Bordeaux
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