#BM2050 : les 4 avenirs possible de Bordeaux Métropole

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le 26 avril 2019

[ mis à jour le 03 juin 2021 ]

SOMMAIRE

© BM2050

Le 27 février 2018, Bordeaux Métropole lançait la mission #BM2050. Ce projet prenant la forme d’une large concertation à l’échelle de toutes les communes du territoire métropolitain bordelais, avait pour objectif de mettre en place une boîte à idées, permettant de construire l'avenir  de la métropole et d’identifier les priorités de demain.

Après un an de consultation avec plus de 120.000 participants, et la synthèse de 2.000 propositions, #BM2050 a présenté quatre scénarios d’avenir cohérents pour le futur de la métropole. Le développement durable et l'écologie s’imposent comme des sujets majeurs pour 2050. Toutefois, les élus retiennent aussi d’autres mesures, comme l’équilibrage des territoires ou encore la métropolisation continue de Bordeaux et des communes alentours.

Qu’est-ce que #BM2050 ?

Alain Juppé, alors maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole, lance en février 2018 une consultation métropolitaine prenant le nom de : “Bordeaux Métropole 2050”. Cette opération a pour principal objectif de préparer toutes les communes de la métropole au monde de demain et de répondre à des interrogations majeures :

Comment habiterons-nous dans les décennies qui arrivent ? Comment travaillerons-nous ? Comment nous déplacerons-nous ? Comment nous soignerons-nous ? Comment nous nourrirons-nous ? Comment nous formerons-nous ? Comment nous cultiverons-nous ? Et surtout, que devons nous faire ici et maintenant pour mieux-vivre demain et affronter les défis qui nous attendent ?
Alain Juppé, ancien président de Bordeaux Métropole.

La démarche #BM2050 s’est ouverte avec une opération de consultation des habitants de l’agglomération. Le "camion du futur" a sillonné les 28 communes de la métropole pendant quatre mois et des questionnaires ont été distribués aux habitants. La seconde phase du projet est une opération informative durant laquelle des spécialistes et des pitchers sont venus s’exprimer et informer les participants sur des sujets précis, abordés après les analyses des questionnaires lors d’ateliers et de workshops.

”À l’aube des années 2020, on sent bien qu’il est ce besoin d’un projet d’ensemble conçu pour et adressé à l’ensemble de la métropole et, qui sait, peut-être que, dans trente ans, nous aurons besoin d’un nouveau grand projet plus large encore, à l’échelle de l’ère d’influence métropolitaine ? 2050, milieu du 21è siècle, est le bon horizon pour définir un cap dans la fabrique métropolitaine.”
Jacques Mangon vice-présidence de Bordeaux Métropole

Quatres scénarios possibles pour Bordeaux Métropole 2050

Le 29 mars 2019, Patrick Bobet, nouveau président de Bordeaux Métropole, a annoncé les 4 scénarios possibles pour Bordeaux Métropole 2050 :

  1. ”La métropolisation au fil de l’eau qui s’autorégule”,
  2. ”L’exigence décarbonée règle la ville”,
  3. ”La nature redessine la ville”,
  4. ”L’équilibre des territoires fait la vie”.

Ces quatres grands axes d’étude retenus par les élus doivent permettre de refléter les propositions émises tout au long de la démarche participative. Ils serviront aussi à trouver des éléments de solutions permettant de subvenir aux besoins de la population de la métropole, qui selon certains experts, aura alors dépassé le million d’habitants.

La métropolisation au fil de l’eau

”C'est un scénario un peu violent qui correspond à une politique de l'autruche en espérant que tout finira par bien se passer. Mais c'est un peu inquiétant, en particulier pour les classes moyennes qui font ce que sont les villes.”
Jacques Mangon, maire de Mérignac et Vice-Président de Bordeaux Métropole

Ce premier scénario est celui de l’autosatisfaction et de la continuité. Il porte que peu de modifications des lignes politiques actuelles. Il entraînera l’augmentation des prix de l’immobilier, l’étalement urbain et l’éloignement des classes moyennes dépendantes de la voiture. Dans cette voie, la métropole deviendrait un lieu de vie excessivement cher qui, à terme, pourrait perdre de son attractivité et qui repousserait sur ses franges des personnes souffrant d’un sentiment de déclassement et d’injustice sociale.

”Ce scénario a des inconvénients car il n’amènera pas le prix de l’habitat à baisser et entraînera des phénomènes d’éviction sociale de plus en plus marqués. L’entre-soi sera agréable au premier abord mais produira des effets secondaires. Ce n’est pas un scénario pertinent à mes yeux.”
Jacques Mangon, Vice-présidence de Bordeaux Métropole

L’exigence décarbonée règle la ville

Ce scénario met en avant une seule priorité qui est l’urgence climatique et la ville durable. En d’autres termes, l’objectif est de créer une ville libérée de l’emprise de la voiture polluante et de dessiner une métropole dense capable de lutter contre l’étalement urbain. Les véhicules traditionnelles, alors, être interdits au profit des véhicules électriques. Également, à travers ce scénario il serait possible d’imposer aux bâtiments anciens de s’adapter aux normes thermiques, et ce, quelle que soit leur valeur patrimoniale.

« Ce scénario est celui qui nous rapproche le plus de l’objectif zéro CO2 en 2050. Mais sa mise en oeuvre façon « khmer vert », assez liberticide, donne une part limitée aux citoyens, et risque d’être coûteuse et difficile à faire accepter. »
Jacques Mangon, Vice-Président de Bordeaux Métropole.

Toutefois, selon Jacques Mangon, interrogé par La Tribune Aquitaine, ce scénario est compliqué de mise en oeuvre. Effectivement, il comporte des coûts importants, notamment en matière d’investissement et de ressenti des citoyens.

La nature pour redessiner la ville

Ce scénario est celui d’une “croissance différente”, comme le souligne Jacques Mangon. Effectivement, il a pour objectif de replacer les 28.000 hectares de nature au centre de la métropole, tout en privilégiant une urbanisation maîtrisée des villes. Il vise à mettre en valeur tous les espaces naturels et notamment la Garonne sur les douze communes qu’elle traverse.

Dans ce scénario, la nature a un rôle stratégique, elle permettra le développement systématique des plantations de rue, de la création d’îlots de fraîcheurs et du développement de l’agriculture urbaine. Aussi, l’urbanisation devra être maîtrisée aux lisières d’une nature nouvellement respectée. D’ailleurs, ce scénario prévoit la plantation de près de 20.000 arbres chaque années dans au sein de la métropole bordelaise.

"Un scénario très ambitieux avec une maîtrise foncière très forte et des mobilités autonomes mais qui se traduit aussi par une dimension dirigiste et planificatrice"
Jacques Mangon, maire de Saint-Médard-en-Jalles.

L’équilibre des territoires fait la vie

Ce dernier scénario se concentre sur l’aménagement équilibré des territoires. Il semble être le plus cohérent au sein de la métropole comme au sein de son aire d’influence. Le principal thème est celui de la mobilité. L’objectif est donc d’utiliser toutes les ressources possibles sur le territoire bordelais pour permettre de déployer de nouveaux modes de déplacements. La Garonne, d’ailleurs, est remise au centre des attentions. Elle pourrait faciliter les échanges, notamment touristiques avec les autres villes de la région.

“Le but c’est que les gens aient moins besoin de se déplacer pour leur travail, que l’on ai un bureau des temps qui fonctionnent mieux, pour que l’on ne soit pas tous à l’heure même sur la rocade, sur les grands cours de Bordeaux ou sur les grands boulevards. Il faut réinventer tout ça. Il y a peut-être des modes à réinventer, on parle beaucoup de téléphérique urbain, certaines villes s’y sont mises. Je persiste à penser que l’on doit aussi travailler sur le métro.”
Patrick Bobet, président Bordeaux Métropole.

L’ensemble des élus participant à l’opération #BM2050 sont en majorité favorables aux trois derniers scénarios. Toutefois, l’heure est à la discussion et aux échanges, pour que dès l’automne 2019, les premiers chantiers soit lancés.

En attendant, Nicolas Florian, maire de Bordeaux depuis le départ d’Alain Juppé, compte d’ores et déjà s’engager en faveur de l’environnement :

”Il y a des actions concrètes que l’on peut mettre en oeuvre tout de suite : le covoiturage sur des voies et des parkings dédiés ou la création d’îlots de fraîcheurs car il y a une vraie prise de conscience sur les enjeux climatiques.”
Nicolas Florian, maire de Bordeaux.
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