L'explosion démographique de la Nouvelle-Aquitaine

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le 28 novembre 2019

[ mis à jour le 03 mars 2021 ]

SOMMAIRE

Selon les dernières prévisions de l’Insee, la région Nouvelle-Aquitaine devrait intégrer à l’horizon 2030, plus de 390.000 ménages supplémentaires au sein de son territoire. Qu’est-ce qui explique une telle explosion démographique ? Quels impacts cela va-t-il avoir sur le besoin en immobilier neuf à Bordeaux et en région.

©Sergey Dzyuba -Shutterstock

391.000 ménages de plus entre 2013 et 2030

Selon l’étude publiée le 12 septembre 2019 par l’Insee, intitulée “23.000 nouveaux ménages à loger chaque année d’ici 2030”, la région Nouvelle-Aquitaine devrait connaître, si la fécondité, la mortalité et les migrations poursuivent leur impulsion, un gain de 551.000 habitants entre 2013 et 2030 (à distinguer, dans cet article, des "ménages"). Une croissance à l'image de l'augmentation constante de la population bordelaise qui devrait atteindre 1 million d'habitants d'ici 2030.

+37% de ménages seniors

La progression du nombre de ménages* au sein de la région Nouvelle-Aquitaine n’étant pas due aux effets de la décohabitation (départ du domicile parental, ruptures d’union), qui tendent à s’atténuer, elle serait le fait du vieillissement de la population. En 2013, la part des ménages seniors résidant en Nouvelle-Aquitaine est de 30% de l’ensemble des ménages. Ce taux place la région en troisième position à l’échelle nationale (31% pour la PACA et aussi pour la Corse). D’après les statistiques de l’Insee, la Nouvelle-Aquitaine devrait compter près de 20.000 ménages seniors de plus en 2030 qu’en 2013, soit une évolution de +37%. Au sein des ces ménages, la part des personnes vivant seules pourrait, elle aussi, s’accentuer, passant de 35% à 39%, pour atteindre 42% en 2050.

*Un ménage est l’ensemble des personnes qui partagent la même résidence ; cette cohabitation ne suppose pas de liens de parenté particuliers.

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La population de la Nouvelle-Aquitaine se composant déjà d’un taux important de personnes âgées, la part des ménages seniors devrait connaître une progression moins rapide que dans d’autres régions de France comme la Normandie. Par ailleurs, les seniors étant, bien souvent, des personnes vivant seules, la hausse du nombre de ménages seniors augmente de fait la part des personnes seules. Toutefois, cette tendance pourrait s’atténuer du fait de l’augmentation de la part des couples chez les plus de 80 ans : elle pourrait être de 13% en 2030 (progression de 3 points par rapport à 2013). Ce phénomène serait corrélé à la réduction de l’écart d’espérance de vie entre hommes et femmes. Enfin, bien que le vieillissement de la population explique en partie la croissance du nombre de ménages en Nouvelle-Aquitaine, sa contribution a largement diminué depuis 1900.

“Même si le vieillissement explique encore un quart de la croissance du nombre de ménages à horizon 2030, sa contribution baisserait dans la formation de nouveaux ménages : + 6 000 ménages par an entre 2013 et 2030, + 6 800 entre 1990 et 2013.
En effet, aux âges les plus élevés de la vie, les personnes décèdent ou quittent le logement qu’elles occupent pour habiter en maison de retraite (et ne sont plus comptabilisées dans la population des ménages). Cette situation est plus fréquente aux âges avancés ; or la part des personnes de plus de 75 ans ne cesse d’augmenter dans la région (11 % en 2013 contre 9 % en 1990)” - Extrait de l’étude “23.000 nouveaux ménages à loger chaque année d’ici 2030”, publiée le 12 septembre 2019 sur le site de l’Institut national des statistiques et des études économiques.

Le solde migratoire le plus élevé de France

“Cependant, la Nouvelle-Aquitaine bénéficie d’une forte attractivité vis-à-vis des autres régions qui se traduit par un solde migratoire apparent (arrivées-départs) très positif. Ce dernier est le plus élevé de France en 2013 et le resterait jusqu’en 2050” - Extrait de l’étude “23.000 nouveaux ménages à loger chaque année d’ici 2030”, publiée le 12 septembre 2019 sur le site de l’Institut national des statistiques et des études économiques

Indépendamment de l’âge de la population et des modes cohabitation, la Nouvelle-Aquitaine serait marquée par une croissance démographique qui viendrait à la fois d’un excédent migratoire (différence entre les personnes entrant dans le territoire et les personnes en sortant) et d’un déficit naturel faible (nombre de décès par rapport au nombre de naissances). C’est cette croissance migratoire qui impliquerait la présence de 15.000 à 23.000 nouveaux ménages par an entre 2013 et 2030. Cependant, d’ici 2050, le déficit naturel pourrait venir pénaliser la croissance démographique régionale : une baisse des naissances de même qu’une hausse des décès sont attendues.

Quels impacts régionaux sur le besoin en logements ?

L’augmentation des ménages Néo-Aquitains ne va pas sans interroger le futur de la région en matière de logements. Combien de nouvelles constructions faudra-t-il pour loger les arrivées ? Dans quels secteurs géographiques le besoin se fera le plus sentir ?

©Alexandr Shevchenko -Shutterstock

+40.000 logements nécessaires

Le nombre de ménages augmentant plus vite en Nouvelle-Aquitaine qu’à l’échelle nationale, des besoins en logements se feraient sentir, plus particulièrement pour ce qui est de la population spécifique que sont les personnes âgées ou seules.

“En Nouvelle-Aquitaine, 1,7 ménage sur 10 serait composé, en 2030, d’une personne vivant seule de 65 ans ou plus, contre 1,6 ménage sur 10 en France métropolitaine. Ces évolutions dessinent des enjeux pour répondre à des besoins accrus pour la population des seniors, qu’il s’agisse de logements adaptés, d’infrastructures et ou de services spécifiques” - Extrait de l’étude “23.000 nouveaux ménages à loger chaque année d’ici 2030”, publiée le 12 septembre 2019 sur le site de l’Institut national des statistiques et des études économiques.

Dans ce contexte, 37.000 à 40.000 nouveaux logements seraient nécessaires pour accueillir tous les Néo-Aquitains : cela représente 1.1% du parc des résidences principales. Outre l’augmentation du nombre de ménages (6 besoins en logement sur 10), il conviendrait également de comptabiliser les ménages à ressources modestes, qui, déjà présents sur le territoire ne sont pas ou mal logés (2 besoins sur 10). Cette estimation du besoin en logements résulte d’un processus lancé en 2015 par le Ministère de la Cohésion des territoires, en lien avec les collectivités territoriales. Il s’appuie sur une méthode dite “paramétrable”, c’est-à-dire que les besoins sont triés en fonction de leurs origines. Cela permet de mettre à jour un différentiel de tension suivant les zones géographiques. En effet, les projections ébauchent des enjeux distincts en matière d’urbanisme et d’habitat, notamment en ce qui concerne les zones littorales, tendues.

Un besoin différencié selon les secteurs

©Melanie Lemahieu -Shutterstock

Les zones d’emplois joueraient, selon l’Insee, un rôle important sur la tension démographique : cette dernière serait plus plus forte au sein des bassins d’emplois que sont Bayonne (2%), Bordeaux (1.8%), La Rochelle (1.6%), La Teste-de-Buch (1.7%), Royan (1.6%) et Pauillac (1.6%). Près d’un tiers de ces besoins se concentreraient sur la zone d’emploi de Bordeaux, et environ 10% sur celle de Bayonne. C’est donc l’ouest de la région qui serait majoritairement concernée par cette dynamique, le nombre de ménages augmentant davantage sur le littoral, entraîné par une grande attractivité résidentielle.

Si l’on constate une homogénéité de ces évolutions démographiques sur l’ensemble du territoire néo-aquitain, leur intensité varie cependant en fonction d’un effet “structure par âge” et en raison du vieillissement de la population. Au sein de la zone d’emploi de Bayonne, par exemple, l’effet “structure par âge” engendrerait 30% de nouveaux ménages. Ce taux monterait à 40% pour la ville de Royan. En cause, une évolution important dans ces communes, de la part des plus de 80 ans (de 16% à 20% entre 2013 et 2030 pour Royan).

“De plus, à l’impact du vieillissement, s’ajoutent, dans ces zones, les effets de leur attractivité : elles accueillent aussi de nombreux pré-retraités et retraités originaires de la région ou d’ailleurs”- Extrait de l’étude “23.000 nouveaux ménages à loger chaque année d’ici 2030”, publiée le 12 septembre 2019 sur le site de l’Institut national des statistiques et des études économiques.
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En bref

Étant donné l’état des modes de cohabitation en Nouvelle-Aquitaine et dans l’optique où il se maintiendraient tels quels, la taille moyenne des ménage pourrait passer de 2.1 personnes en 2013 à 2 personnes en 2030. Principalement dû au vieillissement de la population, ce phénomène implique une augmentation du nombre de ménages dans la région : +391.000 ménages d’ici 2030, avec un rythme d’accroissement supérieur au niveau national (+0.8% contre 0.7%). Cette évolution place la Nouvelle-Aquitaine au quatrième rang national après l’Auvergne-Rhône-Alpes, l’Île-de-France et l’Occitanie.

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