La RE2020, plus exigeante, va remplacer la RT2012

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le 06 août 2020

[ mis à jour le 17 février 2021 ]

SOMMAIRE

Au-delà du changement de vocable, c’est un réel changement de paradigme qui s’opère dans le passage de la RT2012 à la RE2020. La réglementation jusqu’alors “thermique” se fait “énergétique” et cela n’a rien d’anodin pour les logements neufs à Bordeaux. Quelles régions françaises sont pionnières dans la construction de “bâtiments à énergie positive”, ces BEPOS qui sont le fruit de la RE2020 ? En quoi la RE2020 représente-t-elle une véritable rupture par rapport à la réglementation précédente ? Comment la RE2020 va-t-elle venir en réponse aux enjeux de réchauffement climatique ?.

© Roman King - Shutterstock

Quand l’écologie gagne le Sud-Ouest

En 2013 déjà, un vent d’écologie avait gagné la région “Aquitaine” (désormais Nouvelle-Aquitaine), donnant naissance à une maison-pavillon à énergie positive présentée au salon “Vivons Maison”, à Bordeaux. Depuis cette date, le département de la Gironde en particulier n’a cessé de prendre de l’avance sur la RE2020 en construisant des BEPOS sur l’ensemble de son territoire.

27 logements écologiques dans l’écoquartier Ginko

Au rang des constructions BEPOS dans le département de la Gironde, l’on peut notamment citer la résidence “Les Voiles du Lac”, imaginée par un promoteur bordelais - Bouygues Immobilier Aquitaine - pour l’écoquartier bordelais Ginko. Les logements collectifs, répartis sur 2.166m² ont été livrés en 2016. Il s’agit de l’une des premières opérations labellisées BEPOS-Effinergie 2013 durant la phase de conception.

“L’objectif du label Bepos-effinergie 2013 est de préfigurer les engagements pris dans la loi Grenelle II pour 2020 en matière de bâtiment à énergie positive qui sont exprimés comme suit : « Toutes les constructions neuves faisant l'objet d'une demande de permis de construire déposée à compter de la fin 2020 présentent, sauf exception, une consommation d'énergie primaire inférieure à la quantité d'énergie renouvelable produite dans ces constructions, et notamment le bois-énergie »” - Extrait du document intitulé “Règles techniques applicables aux bâtiments faisant l’objet d’une demande de label Bepos-Effinergie 2013” diffusé par Effinergie le 8 septembre 2015.

L’écologie quartier Ginko : quels matériaux ?

Pour garantir l’isolation thermique du bâti de la résidence "Les voiles du Lac", située dans l'écoquartier Ginko, de la laine minérale a été apposée sur les 20 centimètres de briques qui composent la structure principale.

De leur côté, les toitures en béton, qui font également office de terrasses, ont été isolées à l’aide de polyuréthane et de laine de verre pour l’une d’entre elles. Le toit accueille également une installation photovoltaïque qui permet d’alimenter le bâtiment en électricité.

Les baies vitrées ont été concentrées sur la façade Sud du bâti afin de permettre à l’immeuble d’emmagasiner naturellement la chaleur en hiver. Le double vitrage a évidemment été privilégié pour ces menuiseries PVC et aluminium à rupteurs de ponts thermiques.

L’écologie quartier Ginko : quels équipements ?

Raccordé au réseau de chaleur de l’écoquartier Ginko, le programme immobilier “Les Voiles du Lac” est alimenté par une sous-station.

En matière d’équipement, des radiateurs basse consommation ont été privilégiés.

Pour le renouvellement de l’air intérieur, le Bureau d’études thermiques Ingénierie Générale d'Aquitaine a opté pour la ventilation mécanique simple flux hygroréglable type B.

En France, certaines régions soucieuses de l’écologie se présentent comme des instigatrices des nouveaux labels environnementaux : c’est le cas de la Nouvelle-Aquitaine, qui constitue, à ce titre, une zone propice à l’investissement immobilier neuf à Bordeaux ou alentours.

Écologie et construction : RE2020, nouvelle réglementation

Depuis la mise en place de la première réglementation visant à réguler l’impact des constructions sur l’environnement, c’est la performance énergétique qui se trouve au cœur de tous les efforts : de 225 kWh/m².an en 1974 à 50 kWhep/m2/an maximum en 2012, la consommation imposée n’a cessé de réduire. Un constat cependant, avec les réglementations thermiques, la performance carbone du bâti est passée sous silence. Or, il est admis que la moitié du CO2 émis par une construction neuve l’est en phase de construction.

L’écologie selon la RE 2020 : pour une prise en compte du cycle de vie des bâtiments

Face à ce constat, le gouvernement a décidé d’introduire dans la réglementation énergétique 2020 (RE2020), l’impact GES du bâti à toutes les étapes de la construction. Autrement dit, avec cette nouvelle norme, le cycle de vie des immeubles est pris en compte du début à la fin : du chantier à la démolition en passant par la phase d’exploitation.

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En digne fille de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte (LTEVC), la RE2020 pourrait donc se présenter comme un premier pas vers une économie plus responsable, comme en attestent les dires de Nicolas Doré, chef de service adjoint du service Bâtiment de l’ADEME :

“Cette approche est pionnière en Europe et ouvrira de nouvelles perspectives en matière d’économie circulaire et d’écoconception” - Extrait de l’article “L’ENJEU DE LA RE2020 EST BIEN LE CO2” publié le 13 février 2020 sur .

Quelles sont, outre cette prise en compte de l’impact carbone des immeubles, les grandes lignes de la RE2020 ? Quelle nouveauté cette norme introduit-elle par rapport à la RT2012 ?

RE2020 : intégrer les enjeux écologiques du réchauffement climatique

À l’horizon 2050, les périodes estivales en France pourraient s’apparenter à des canicules. C’est en tout cas ce que décrivent les prévisions du CNRS et de Météo-France : +7°C d’ici 2100 pour le scénario le plus pessimiste, à savoir dans l’optique où la croissance économique resterait alimentée par les énergies fossiles. Si le développement durable venait à se déployer dans un esprit de coopération internationale toutefois, c’est une hausse de +2°C qui serait alors à prévoir d’ici 2040.

“Il apparaît clair que les objectifs entérinés lors de la COP21 visant à limiter le réchauffement climatique à 2°C voire 1,5°C ne semblent pas atteignables. Mais rien n’est perdu pour autant, ont expliqué les chercheurs dans une conférence de presse. Deux des quatre scénarios (qui imaginent des sociétés plus ou moins énergivores et polluantes) permettent de rester aux alentours de 2°C, voire même de redescendre jusqu’à frôler les 1,5°C d’ici la fin du siècle” - Extrait de l’article “Le réchauffement climatique dépassera les 2°C en 2040, selon les prévisions françaises, mais…” publié le 17 septembre 2019 sur le Huffpost.

Urgence écologique : BEPOS et autonomie énergétique

C’est pour répondre à cette urgence climatique que la RE2020 se fait beaucoup plus coercitive que la RT2012. La RT2012, en vigueur jusque là, visait la production de “bâtiment basse consommation” (BBC), bâtiment qui impose le recours à au moins une source d’énergie renouvelable.

“Le secteur du bâtiment représente 24% des émissions de gaz à effet de serre et les consommations électriques des bâtiments ont augmenté de 83% en 60 ans. Deux chiffres marquants que la loi de transition énergétique vise à améliorer grâce aux BEPOS, des bâtiments durables et autonomes énergétiquement” - Extrait de l’article “BEPOS : quand le bâtiment produit plus d’énergie qu’il n’en consomme !” paru sur le site d’EDF.

© Ivanko80 - Shutterstock

Les logements neufs construits à compter du 1er janvier 2021 ainsi que les bâtiments publics et tertiaires devront quant à eux répondre à des mesures exigeantes en matière de performance énergétique. Avec la RE2020, tous les bâtiments seront “à énergie positive”, c’est-à-dire qu’ils produiront plus d’énergie qu’il n’en consomment pour leur propre fonctionnement. Ces bâtiments soucieux d’écologie, que l’on connaît sous le nom de BEPOS, tendent vers l’autonomie énergétique excluant de fait le recours aux énergies fossiles (gaz, fioul, etc).

Quid de la rénovation des logements anciens ?

L’utilisation de sources renouvelables pour les logements neufs est un premier pas vers la neutralité carbone à l’horizon 2050. Le marché immobilier de l’ancien a quant à lui des efforts à faire pour que l’écologie avance dans la bonne direction : rénovation du bâti existant, changement de comportements des résidents, etc.

SOURCES

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