Construction neuve : les dernières actus

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Avatar de l'auteur "Caroline Tison" Caroline Tison

le 21 mai 2021

[ mis à jour le 07 juillet 2021 ]

SOMMAIRE

Ces derniers jours, les actualités de l’immobilier neuf à Bordeaux et partout en France pleuvent. Interventions d’Emmanuelle Wargon, création de commissions, 1 milliard d’euros pour soutenir la construction neuve, évolution de MaPrimeRénov’...

Petit récap’ de l’actualité immobilière !

1 milliard d’euros en soutien à la construction

© Frederic Legrand - COMEO - Shutterstock

Annonce choc de la part du Premier ministre Jean Castex pour relancer la construction de logements !

Jean Castex, à la suite de plusieurs visites de friches réhabilitées en logement, et d’un chantier d’immeuble en bois, a exprimé son souhait d’encourager le logement neuf “sobre en foncier et durable” en débloquant environ 1 milliard d’euros.

Un constat, hurlé depuis plusieurs mois du côté des promoteurs, est à l’initiative de cet engagement : la construction neuve de logement est au plus bas. Les zones tendues, soit là où la demande est la plus forte, sont les plus touchées par le phénomène, du nombre de permis à la mise en vente. Les chiffres ne mentent pas. La Fédération des Promoteurs Immobiliers avait déjà titré en mars dernier “Logement neuf : la crise est là ! Violente, structurelle et durable”.

Malgré la prolongation du PTZ et du Pinel, le fonds friches, les dispositifs incitatifs à accorder des permis de construire pour les collectivités et les protocoles signés avec la Banque des Territoires et Action Logement, les chiffres ne remontent pas suffisamment.

Ce milliard est en réalité un redéploiement ou une redistribution de crédits en faveur de la construction neuve. Le Premier ministre a néanmoins précisé sa volonté de construire plus, mais aussi de construire mieux : sobriété foncière, performance énergétique et qualité devront être au rendez-vous.

Le fonds friches doublés

Faisant partie du plan de relance, le fonds friches a remporté un succès phénoménal. Initialement doté de 300 millions d’euros, le fonds a généré 1 120 dossiers. Parmi ces dossiers présentés, les préfets ont déjà réalisé une sélection de 600 projets nécessitant une subvention totale de 500 millions d’euros.

Les projets sont portés par divers acteurs tels que les collectivités, mais aussi les sociétés d’aménagements, des entreprises privées et des Sem (Sociétés d’Économie Mixte) comme inCité à Bordeaux.

Victime de son succès, le fonds friches s’est donc vu octroyé une enveloppe supplémentaire de 350 millions d’euros, ce qui permettra de financer les 600 dossiers retenus, en plus d’autres à venir en initiant d’autres appels à candidature.

La commission Rebsamen

”Dresser un diagnostic objectif des freins à la construction neuve, du point de vue des collectivités, afin de prendre les mesures idoines pour les lever”

Voici, selon Matignon, le but de cette nouvelle commission.

Prévue pour une mise en place courant mai, son agenda est déjà bien rempli, avec en premier ordre un diagnostic intermédiaire des freins à la construction neuve du point de vue des collectivités et premières recommandations.

« un consensus se dégage […] aujourd’hui sur le fait que le principal sujet réside non pas dans le manque de projets ni la demande des Français en matière de logements, mais bien dans les freins à la délivrance des permis de construire ».

© sculpies - Shutterstock

Cette “commission Rebsamen” sera composée d’élus locaux et de parlementaires, de professionnels du secteur du logement et de personnalités qualifiées, afin de parvenir à un consensus et une mobilisation pour la relance de la construction neuve avec des solutions adéquates, pertinentes et cohérentes.

À l’issue de cette commission et des conclusions du rapport fourni au Premier ministre, des mesures fiscales pourraient être prises par le gouvernement afin d’inciter les élus à délivrer des permis de construire. Ces mesures fiscales figureraient en loi de finances.

Car en effet, sur l’enveloppe de 350 millions d’euros allouée aux maires bâtisseurs, 65 millions ont été consommés entre septembre 2020 et février 2021. Cette enveloppe entrait dans le cadre d’un dispositif automatique de versements d’une aide, pour tout permis de construire signés. L’aide s’élevait à 100 €/m² pour tout logement bâti au-delà du seuil de densité. Les programmes immobiliers de 2 logements et plus y sont éligibles.

Selon les chiffres gouvernementaux, 384 000 logements auraient été autorisés en un an, comparativement aux 457 000 autorisations délivrées une année plus tôt. 70 % des 65 millions d’euros octroyés concernent des constructions en zones tendues, avec une création de plus de 30 000 habitations.

La commission nationale de Relance de la Construction et les résultats qui en ressortiront viendront nourrir le projet de loi de finances 2022 en septembre.

Construire plus de logements pour réguler le marché immobilier

Ces derniers jours, nous avons également pu écouter Emmanuelle Wargon, Ministre déléguée au Logement, sur divers médias de presse : Le Parisien et La Tribune ont eu l’exclusivité d’entretiens que nous vous retransmettons et résumons.

Un marché immobilier résistant

Pour Emmanuelle Wargon, le marché immobilier français a finalement plutôt bien résisté à l’année 2020 et à la crise sanitaire et économique. Le nombre de transactions est resté “presque stable”, avec une légère baisse notée par les notaires de l’ordre de 4 à 5 %. L’année 2020, contre toute attente, a été une très bonne année immobilière. Les prix se sont globalement stabilisés, bien que les différences se fassent sentir entre le cœur des grandes villes et les villes moyennes. Le marché immobilier français ne s’est pas effondré comme on aurait pu s’y attendre et le redouter.

Si les vendeurs se sont montrés frileux à mettre en vente leur bien durant cette période de crise, la confiance sur le marché immobilier revient, et les transactions vont continuer à augmenter.

© Jo Bouroch - Shutterstock

Construire plus, et construire mieux : la réponse à l’écart entre l’offre et la demande

À l’épineuse question de l’augmentation des prix dans les villes moyennes due à l’affluence d’acheteurs franciliens, la Ministre du Logements répond :

Il faut construire plus.

Pour E. Wargon, le problème ne réside pas dans l’exil des Parisiens vers la province, mais bien dans l’écart creusé entre l’offre et la demande. Encore aujourd’hui, il existe un gap entre la demande et la capacité à fournir des logements supplémentaires. ”À chaque fois qu’on ne produit pas suffisamment, on crée cette tension sur les prix.

Il faut donc convaincre les maires à délivrer les permis de construire. Les promoteurs immobiliers sont prêts et ne manquent pas de programmes. Mais pour cela, il faut que la volonté d’accueillir des habitants supplémentaires se manifeste de la part des maires. Cette frilosité des élus reflète parfois la crainte des habitants des villes qui craignent l’accroissement démographique, l’étalement urbain et la diminution de la qualité de vie qui découlerait de cette affluence.

La Ministre argumente dans l’émission Grand Angle en expliquant que la France est un pays dynamique avec une croissance démographique, des mutations professionnelles, des changements de vie et un télétravail qui nécessite de passer plus de temps chez soi. L’objectif du gouvernement est d’accompagner ce mouvement sans pénaliser ceux qui voient les prix augmenter.

En ayant suffisamment d’offres, la demande ne fera pas exploser les prix.

Emmanuelle Wargon, Ministre déléguée au Logement pour Grand Angle, le 19 mai 2021

Ce ne sont donc pas les “dérives” d’achat initiées par les Franciliens qui font grimper les prix et pénalisent le pouvoir d’achat des locaux, mais bien le manque d’offre face à une demande croissante. Le financement de la construction sur des friches industrielles et commerciales aidera les communes à proposer une offre immobilière réduisant l’écart avec la demande.

Le pouvoir d’acheter des Français en berne ?

© Elena Elisseeva - Shutterstock

Selon E. Wargon, si l’accès à la propriété est difficile, ce n’est pas tant à cause des conditions d’octroi de crédit, puisque les taux restent bas et que l’accès reste ouvert, mais plutôt à cause de l’augmentation des prix, elle-même liée au fait que la demande est plus forte que l’offre.

Il y a donc une nécessité à mettre suffisamment de logements sur le marché, à construire d’avantage, à transformer des bureaux en logements, ou à remettre en location des biens vacants ou utilisés pour le tourisme. La ministre insiste : il faut renflouer l’offre pour que le marché soit fluide, qu’il ne soit pas en augmentation exponentielle et que ce ne soit pas toujours plus difficile de franchir la première marche d’une acquisition immobilière.

La France présente une population qui s’accroît de 200 000 personnes chaque année, avec 2 millions d’habitants qui attendent un logement social. La demande locative est puissante, à l’instar de la demande d’achat, autant du côté des primo-accédants, que des secundo-accédants, des investisseurs particuliers, mais aussi des investisseurs institutionnels.

L’enjeu du moment : continuer à construire et développer l’offre.

Les banques sont-elles plus frileuses à prêter ?

Cécile Roquelaure, directrice Communication et Études chez Empruntis, explique que les banques ne sont pas frileuses à prêter, mais sont plus prudentes et restent sensibles à la pérennité de la situation professionnelle des emprunteurs. Elle précise également que les structures bancaires doivent jouer avec les contraintes imposées par le Haut Conseil de la Stabilité Financière.

Emmanuelle Wargon se défend en signifiant que les crédits immobiliers doivent être octroyés au plus grand nombre, mais sans prendre de risques inconsidérés, ni pour les Français, ni pour le système. C’est là le rôle du HCSF : faire en sorte que les projets soient finançables sans laisser les Français s’engager dans des projets qui pourraient les mettre ensuite en difficulté avec un risque de surendettement.

Accompagnant Jean Castex en déplacement lundi en Seine-et-Marne, Emmanuelle Wargon a annoncé le plan “Habiter la France de demain” et la nomination de François Rebsamen à la tête d'une commission sur la construction de logements.

MaPrimeRénov ouverte aux propriétaires bailleurs

© Andrii Yalanskyi - Shutterstock

À compter du 1er juillet, le dispositif MaPrimeRénov sera ouverte aux propriétaires bailleurs. Jusque-là destinée aux propriétaires occupants, le succès de l’aide encourage le gouvernement à l’ouvrir au plus grand nombre. Selon les prévisions, 700 000 à 800 000 aides MaPrimeRénov devraient être versées en 2021, alors que 2020 en enregistrait 200 000.

Ce constat sans appel montre que les Français ont envie d’améliorer la qualité de leur logement. En investissant de l’argent dans la rénovation énergétique, le retour sur investissement se fait ressentir sur les factures, mais aussi lors de la revente du bien.

Par ailleurs, la loi Climat & Résilience prévoit un accompagnement généralisé de la rénovation des logements en France. En 2022, Mon accompagnateur rénov’ fera sa grande entrée afin que les propriétaires souhaitant rénover leur habitation soient certains de réaliser les bons travaux.

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