Développement des transports bordelais avec le RER métropolitain

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Avatar de l'auteur "Sophie Castella" Sophie Castella

le 01 mars 2019

[ mis à jour le 01 mars 2021 ]

SOMMAIRE

©NCF / Gares et connexions

La volonté d’un nouveau métro bordelais> a mis en évidence le besoin d’avoir dans la métropole un mode de transport collectif complémentaire, rapide, avec un délai de mise en service court. Pour répondre à ce besoin, l’idée d’un RER a émergé.

En décembre dernier, la Région Nouvelle-Aquitaine et Bordeaux Métropole ont manifesté leur désir de créer un RER Métropolitain autour de l’aire urbaine bordelaise. Le 17 décembre 2018, les élus du Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine ont validé ce projet qui vise à désencombrer l’agglomération. Il s’appuiera sur le réseau SNCF déjà existant, sur les lignes sous-exploitées, et sur plusieurs gares ou haltes abandonnées. Pour compléter ce réseau, deux nouvelles haltes ferroviaires sont prévues, au Bouscat et à Talence.

D’ici 2028, le futur RER reliera les villes autour de Bordeaux, sans obliger les voyageurs à passer par la gare Saint-Jean. Une première ligne expérimentale sera lancée dès l’automne 2019 entre Créon et Cestas. Les liaisons directes entre Libourne et Arcachon se feront en 2025. Les liaisons du même type entre Langon et Saint-Mariens seront mises en service d’ici 2028.

« En ma qualité de Président de la commission transport de Bordeaux- Métropole mais également comme « militant » du transport collectif, je propose de mettre en œuvre rapidement un « RER » sur l’aire urbaine de l’agglomération.
Une étude approfondie est bien sûr nécessaire, mais déjà les éléments que j’ai recueillis permettent d’envisager la faisabilité d’un tel projet. Il n’y a pas d’obstacles majeurs, ni de contraintes techniques, il faut de la volonté politique. Le projet que je propose est illustré par une carte très parlante. »
Gérard Chausset, Adjoint au Maire de Mérignac et Président de la commission Transport de Bordeaux Métropole

Des lignes départementales qui ne passeront pas par Bordeaux

Le RER Métropolitain partagera son infrastructure avec le TGV et le fret. De ce fait, son niveau de performance ne sera pas aussi efficace qu’un réseau uniquement dédié au transport urbain.

Ses objectifs sont de :

La finalité principale de ce RER est que ses usagers n’aient pas besoin de changer de train à la gare Bordeaux Saint-Jean, qui deviendra alors “une gare de passage sans correspondance”. Une manière de fluidifier le trafic et de désencombrer la gare, qui se trouvera ainsi allégée de tous les “trajets quotidiens”, pour se consacrer aux seules “grandes lignes”.

« Les trains qui partent de Bordeaux aujourd'hui ou qui ont Bordeaux comme terminus vont être fusionnés en un train unique qui traversera Bordeaux. »
Luc Federman, directeur général adjoint chargé des transports à la région

Le RER sera complémentaire au tramway et desservira l’ensemble des gares sur le territoire métropolitain. D’ici 2028, les lignes telles que Saint-Mariens/Langon et Libourne/Arcachon seront mises en service.

Pour la SNCF, il s’agit « d’un énorme chantier », à échelle « d’une dizaine d’années », et qui devra se faire « par étapes. Nous en serons l’architecte, mais il faudra que les autorités organisatrices prennent des positions, car on ne pourra créer tout, partout, tout en respectant un objectif de robustesse. »
Direction régionale SNCF Nouvelle-Aquitaine
©Gérard Chausset / Bordeaux Métropole

Connecter les gares TER au réseau urbain

Les élus sont unanimes au sujet du RER, et la SNCF reconnaît également ce besoin d’avoir une offre plus développée autour de la grande métropole de Bordeaux. Pour cela, Philippe Bru, le directeur régionale de la SNCF Aquitaine, a soumis l’idée de travailler avec TBM (l’entité organisatrice des transports sur la métropole bordelaise) afin de créer une meilleure connexion des réseaux. Aujourd’hui, il existe 17 gares sur le territoire de la métropole, cependant seulement 7 sont connectées au réseau urbain.

Parmi les aménagements nécessaires à l'élaboration du RER, deux haltes ferroviaires vont être construites et intégrées au réseau :

Améliorer l’existant

Bordeaux, friande des modes de circulation alternatifs, a besoin de trouver de nouvelles solutions en matière de circulation. Différent des études sur “l’étoile ferroviaire” autour de Bordeaux, le futur RER s’appuiera sur l’armature du réseau TER actuel de la métropole. Ce réseau sera amélioré lors des six prochaines années, pour un budget de 1,8 milliard d’euros. Cependant, le réseau du RER ne sera pas dédié aux transports de proximité, puisqu’il accueillera également des trains de voyageurs et de marchandises. Le réseau ne pourra donc être comparable à celui de Paris, qui possède des infrastructures dédiées au transport urbain.

« On ne peut pas faire sur de l’infrastructure partagée par TGV, Intercités, TER et trains de fret, la même chose que ce que l’on peut faire sur des voies spécifiquement dédiées au transport urbain. »
Philippe Bru, SNCF Mobilités

En s’appuyant sur le maillage actuel et sur la réouverture des gares du Bouscat-Sainte-Germaine et de la Médoquine à Talence, le projet pourrait d’ores et déjà être lancé. Cependant, constatant que l'infrastructure est sous-utilisée, Gérard Chausset, Adjoint au Maire de Mérignac et Président de la commission TBM, a souligné l’importance de mettre des rames supplémentaires aux heures de pointes (soit entre 6h et 9h le matin et entre 16h et 19h le soir).

« Les collectivités ont à leur disposition un outil sous-exploité qui permettrait d’offrir aux usagers un service nouveau et complémentaire avec des temps de trajets imbattables à l’ensemble des habitants de la région. »
Gérard Chausset, Adjoint au Maire de Mérignac et Président de la commission Transport de Bordeaux Métropole

Gérard Chausset se réfère à une pré-étude réalisée par Benjamin Ulm, un fin connaisseur du réseau SNCF et de ses règles d’exploitation. Il a élaboré une grille horaire qui propose de nouveaux trajets, en faisant de Bordeaux Saint-Jean une gare de passage et non plus de terminus. Les 52 rames qui sont en service dans le département seraient alors maximisées, en desservant les gares de la métropole. Si cette proposition est retenue, elle s'appuiera sur les réseaux et les matériels existants, sans qu’il y ait de besoin supplémentaire. Il s’agit d’un avantage budgétaire non-négligeable. Il faudra toutefois prendre en compte les coûts d’exploitation, qui seront rapidement compensés par les recettes générées par les voyageurs supplémentaires.

Des gares à rouvrir et à créer

Pour compléter ce réseau, les gares de Talence et du Bouscat, qui sont actuellement fermées, seront rouvertes. La création d’une troisième voie est envisagée jusqu’à Saint-Médard d’Eyrans, en accompagnement du projet GPSO Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax.

Pour la SNCF, il faut d’abord améliorer l’existant, puis renforcer l’offre, « pour permettre de faire de l’est-ouest et du nord-sud sans rupture de charge à Bordeaux Saint-Jean, et sans dégrader l’offre TGV et TER.
Il y a une attente très forte de la population, et on sait que le train est la solution de demain. »
Direction régionale SNCF Nouvelle-Aquitaine
©Ville de Talence

Une amélioration de la liaison avec les villes périphériques

« Ça ouvre de nouvelles possibilités de déplacements, en faisant par exemple un trajet Libourne-Pessac direct, avec des temps de parcours qui sont imbattables et qu'aucun mode de transport ne permet aujourd'hui. »
Luc Federman, DGA en charge des transports à la région

Comme le RER d’Île-de-France, celui de Bordeaux facilitera les trajets vers la métropole et mettra en place des dessertes supplémentaires pour diminuer le temps de trajet des usagers.

Réduction significative des temps de trajet

Les temps de trajets sont imbattables et l'efficacité du RER sera renforcée par des correspondances rapides par bus vers le Campus, le CHU de Pellegrin, les zones d’activité de Mérignac et l’aéroport.

Selon les estimations de la région, le trajet Bordeaux - Bassens durera 9 minutes et celui de Bassens-Talence ne sera que de 15 minutes. Cette offre de transport pourra intéresser au-delà de la métropole. En effet, les voyageurs pourront laisser leur voiture dans l’une des gares du réseau et prendre un train qui leur permettra d'arriver à destination sans embouteillage.

Deux futures lignes, dont les travaux devraient commencer dès 2025 sont en préparation : Libourne Arcachon et Saint-Mariens Langon.

©Sud-Ouest

Désenclaver les communes périurbaines

Avec le RER Métropolitain, il sera possible d’aller de Cenon à Pessac, de Cenon à Bruges, de Mérignac à Bassens, de Villenave d'Ornon à Ambarès et d'Arcachon à Libourne directement.

Les liaisons prévues permettront de désencombrer rapidement l’agglomération. Bien que la mise en place de ce projet ne soit pas encore chiffrée, le RER sera financé par la région Nouvelle-Aquitaine et par Bordeaux Métropole. Pour avoir une idée du montant, la rénovation de la ligne TER Libourne-Bergerac, qui commencera en janvier 2019, est estimée à 84 millions d’euros.

Les changements à venir dans le réseau de transports bordelais

La transformation du réseau de transport métropolitain ne s’arrête pas là. Dès l'automne 2019, il sera possible de voyage en tram, en bus et en train dans l’agglomération bordelaise avec un ticket TBM unique.

Lors de la rentrée 2019, une ligne de bus sera mise en test dans l'entre deux mers. En 2020, de nouvelles dessertes seront mises en place sur la ligne TER Libourne-Cestas et leur fréquence de passage sera renforcée. C’est un tout nouveau maillage qui se dessine. Les conditions de transports, à l’intérieur et depuis la métropole, seront alors améliorées.

Sources :

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