Cenon fait sa mue

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le 23 mai 2019

[ mis à jour le 03 février 2022 ]

SOMMAIRE

© AQPRIM/MIXCITE FOOD FACTORY – Illustration Antoine Fraysse

La ville de Cenon investi pour proposer une qualité de vie supérieure à ses habitants. Parmi ses projets, l’ancien site de la Vieille Cure va reprendre vie sous la forme d’une Food Factory. Ce projet, qui implique plusieurs acteurs locaux, dont le spécialiste des circuits courts Tauziet & Co, sera focalisé sur la thématique de l’alimentation des métropoles et de l’économie sociale et solidaire. Cenon, poursuivant sa politique en faveur des espaces verts, accueillera de nouveaux chantiers dans les quartiers de Palmer, Saraillère et 8 mai 1945. Plusieurs logements seront réaménagés afin de proposer de meilleures conditions de vie. Une résidence particulière est sortie de terre. Sur ses toits, une serre partagée et un espace commun dédié au jardinage seront installés.

La « Food Factory » qui va booster la vie cenonnaise

©AQPRIM/MIXCITE FOOD FACTORY – Illustration Antoine Fraysse

L’ancien site de la Vieille Cure, situé à Cenon, va se transformer en une “Food Factory”. Son bâti, qui date du XXème siècle, va être préservé et aménagé pour accueillir différents composants.

5.200 m² réservés au monde agroalimentaire

©Mairie de Cenon - Twitter

Les 5.200 m² du projet accueilleront le siège social de la société Tauziet & Co. Il s’agit d’une entreprise girondine ayant créé une plateforme qui met en relation les producteurs alimentaires locaux et les consommateurs. Pour poursuivre son travail de mise en réseau et d’animation de communauté, Tauziet & Co installera une conserverie (sociale et solidaire) et une cuisine mutualisée sur le site. Ses producteurs partenaires pourront y vendre leurs surplus non vendus. Ils seront ensuite commercialisés à prix coûtant ou distribués à des associations caritatives. L’entreprise Tauziet & Co prévoit de recruter une trentaine de personnes. Au total, 450 personnes travailleront quotidiennement dans les bâtiments de la Vieille Cure.

Une conciergerie, un restaurant dédié aux circuits courts et aux produits de saison ainsi qu’une école de cuisine seront aussi installés. Cette dernière a deux objectifs distincts : proposer des formations qualifiantes et ouvrir ces parcours aux personnes en difficultés.

« La dimension insertion et emploi est très importante dans ce projet qui relève de l'économie sociale et solidaire. »
Géraldine Sillègue, fondatrice de la société girondine Tauziet & Co

Le projet de la Food Factory se poursuit avec les Lurton, une famille reconnue dans le monde viticole, qui y créera une micro-distillerie pour son gin Sorgin, tiré du sauvignon blanc.

D’autres projets autour de l’alimentation sont également prévus. Parmi eux, on retrouve un incubateur d’entreprises ainsi que des espaces de bureaux et de coworking (qui accueilleront entre 20 et 30 entreprises) qui oeuvrent dans l’univers agroalimentaire. Enfin, un espace sera réservé aux expositions et animations de ce lieu atypique.

Un projet à 10 millions d’euros

C’est à l’issue d’un appel à manifestation d'intérêt, lancé par la ville de Cenon, que le dossier de la Food Factory a été choisi. La cohérence du concept et sa pertinence au regard des enjeux du territoire, ainsi que ses idéaux de transition alimentaire, de produits locaux de qualité, de prévention de la santé et de préservation de l’activité des agriculteurs locaux ont retenu l’attention de la municipalité. Toutefois, cette dernière souhaite préserver et restaurer la structure Eiffel existante, ainsi que les autres éléments patrimoniaux du site, tels que les façades de briques rouges.

«Ce sont des projets de la sorte qui prouvent que sur la métropole, on peut penser, raisonner et manger différemment. »
Jean-François Egron, maire de Cenon

Le projet de la Food Factory, porté par deux promoteurs immobiliers locaux, Aqprim et Mixcité, nécessite un investissement global de 10 millions d’euros. Avec l’appui du bureau d’étude Aliénor, l’atelier d’architecture King Kong assurera la maîtrise d’oeuvre. La société Tauziet & Co, avec le soutien ponctuel de l’Iboat, sera en charge du programme des activités. La plateforme Koregraf, spécialiste du financement participatif dans l’immobilier, proposera au grand public d’investir dans ce projet.

« Il manquait un lien entre la paysannerie et les consommateurs métropolitains. Cela passe, pour nous, par la création d'un lieu permettant aux acteurs de cet écosystème de se rencontrer. Le monde agricole a besoin de supports dont la métropole a également besoin. La conserverie solidaire qui verra le jour est un bon exemple. »
Vincent Sillègue, fondateur de la société girondine Tauziet & Co

Les travaux démarreront à l’automne 2020 pour une ouverture des lieux mi-2022.

Le renouvellement urbain de Cenon se précise

©Projet France 2012 - stetienne

Bordeaux Métropole s’investit dans le développement durable des communes du territoire métropolitain bordelais. Elle a, d’ailleurs, présenté 4 scénarios d’avenir pour le futur de la métropole bordelaise. Saint-Médard-en-Jalles, commune située à l’ouest de la métropole, se prête également au jeu. Le nouveau visage de Saint-Médard-en-Jalles témoigne de cette volonté d’offrir un avenir harmonieux.

Dans le cadre du renouvellement urbain des quartiers Palmer-Saraillère et 8 mai 45, l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine, Bordeaux Métropole et la ville de Cenon ont organisé une réunion publique d'information sur les enjeux de la mutation de Cenon.

« Un secteur de 80 hectares qui concerne 9 000 habitants (37% de la population cenonnaise) et 3500 logements dont 83% sont des locatifs sociaux. »
Jean-François Egron, Maire de Cenon

Parmi les participants, on pouvait retrouver Jean-François Egron, Maire de Cenon et les représentants des deux bailleurs : Fabien Stapp, responsable de pôle territorial Mésolia, et David Seys, directeur des grands projets urbains Domofrance. Cet échange avec la population a fait salle comble.

3.500 logements concernés dans les secteurs Palmer, Saraillère et 8 mai 1945

Suite aux mutations entreprises par la ville au début des années 2000 (arrivée du tramway, création d’un pôle culturel et d’un complexe sportif, restructuration des voiries et valorisation des parcs), le secteur Palmer, Saraillère et 8 mai 1945, aujourd’hui classé “quartier d’intérêt régional” par l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU) et “quartier prioritaire de la politique de la ville”, rencontre différentes problématiques.

Pour Palmer :

Le quartier Saraillère doit aussi réorganiser ses espaces extérieurs, considérés comme peu lisibles, et le quartier 8 mai 1945, doit favoriser son articulation avec les secteurs voisins par des aménagements complémentaires.

Début 2017, la municipalité de Bordeaux Métropole avec le cabinet Devillers comme maître d’oeuvre, et la population comme partenaire, a lancé des travaux sur 888 logements de Palmer. Chacun a été restructuré pour 45.000€ par logement.

« Des travaux qui impliquent le confort phonique et thermique des habitations ainsi que la mise en place d'un environnement plus protégé, privatisé pour limiter les effractions et favoriser le stationnement. »
Jean-François Egron, Maire de Cenon

Ce projet affiche un montant global de 115 millions d’euros HT (dont 1,736M€ versé par la ville, 14,6 M€ par l'ANRU, 29 M€ par Bordeaux Métropole et 78 M€ par les bailleurs). En parallèle, 44 logements vont être détruits (rue Collette et Du Bellay) pour créer deux allées. Celles-ci offriront une vue sur le parc de Palmer et privilégieront les cheminements doux.

La question du logement est un enjeu majeur. Après le départ de Juppé, le nouveau maire Nicolas Florian ne manque pas d’ambition pour la ville et pour la métropole. Pour mettre en oeuvre son programme, il entend revoir les règles de construction et d’urbanisation sur la métropole.

Un autre changement majeur concerne le centre commercial de Palmer, qui sera restructuré pour une transformation totale du quartier. La Résidence Palmer, quant à elle, fait l’objet d’une opération d’amélioration de l’habitat. La place François Mitterrand sera inaugurée au cours du mois de juin 2019 et la place Voltaire sera en travaux pour 18 à 24 mois.

Du côté de Saraillère, 136 logements, dont la tour, vont être détruits. Deux allées seront créées pour favoriser le drainage du quartier. La salle du Centre de Prévention et de Loisirs des Jeunes sera entièrement refaite. D’autres équipements sont prévus grâce à la création d’un grand espace public : un skate park, des jeux pour les enfants, un espace de promenade.

Cependant, ces aménagements, censés améliorer les conditions de vie des cenonnais, inquiètent la population locale. Le maire de la ville rappelle l’aspect consensuel du projet, le statut prioritaire des habitants et la possible mise en place d’aides au déménagement.

« Nous ne vous lâcherons pas. C'est ensemble que nous le ferons. Vous serez accompagnés. »
Jean-François Egron, Maire de Cenon

Les travaux doivent débuter avant 2024 et devraient se terminer entre 2027 et 2028.

78 logements et la première serre partagée sur les toits cenonnais

Les amateurs de potager urbains devraient être ravis. Suite à la livraison de la résidence Vibrato, début 2018, le promoteur BPD Marignan propose à ces habitants de participer à un projet de serre collective sur les toits.

Cette résidence, située dans le périmètre de la ZAC Pont Rouge, à proximité de la gare Cenon Pont rouge, propose 78 logements répartis dans deux bâtiments. En son centre, des espaces de respiration et de loisirs, avec une aire de jeu pour enfant et 3 boulodromes, vont prochainement être ouvert à tous. Chaque résident volontaire bénéficiera d’un badge, qui lui donnera accès aux toits de la résidence B, où seront installés les serres et un espace commun de jardinage.

Pour faire vivre cet espace, le promoteur a lancé en 2017 un concours doté d’une bourse pour accompagner et suivre le projet pendant 18 mois. En décembre 2018, à l’occasion de la remise des prix des jardins et balcons fleuris, le lauréat du concours, l'association "Place aux jardins", s'est vu remettre un chèque de 10.000 euros par le promoteur.

Au total, les toits accueilleront 20 m² de serre et 50 m² d’espaces ouverts sur le ciel. Le directeur de BPD Marignan, Monsieur Gaigot, rappelle les bienfaits d’un jardin en ville, et espère, grâce à ce concept, donner l’envie de jardiner chez soit et de pratiquer des échanges de conseils, de graines et de boutures. L’association Place aux jardins, qui est en charge de l'animation des deux jardins partagés de la ville, a bien compris les attentes d’un tel lieu. Son équipe réfléchit à l’aménagement des espaces dans l’optique de favoriser les échanges et le partage, tout en s’appuyant sur l’avis des résidents (pour une logique de coopération constructive).

« Les résidents auront un lieu pour ranger, bricoler, s'abriter, cultiver et protéger les plantes tout au long de l'année. On peut même imaginer que ceux qui manqueraient de place sur leur balcon pourraient venir stocker leur plantes l'hiver à l'abri du froid et du gel dans la serre et les récupérer aux beaux jours. »
Bernard Cazals et Dorothée Eisenbeis de Place aux jardins

Les 50 m² autour de la serre profiteront d’un panorama unique, invitant à la relaxation et à la contemplation. Cet espace sera également un lieu pédagogique, un lieu de culture et de fleurissement. Un programme d’ateliers de formation ponctuera les saisons. Investir dans des graines, des plantes, des pots intelligents ou dans des constructions de bancs à partir de bois de récupération, sont autant d’idées à débattre et à organiser avec les résidents.

Sources :

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