Bordeaux après Juppé : de nouvelles ambitions dont un métro ?

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le 15 mars 2019

[ mis à jour le 01 mars 2021 ]

SOMMAIRE

© YingHui Liu - Shutterstock

Jeudi 7 mars 2019, Nicolas Florian a été officiellement élu maire de Bordeaux, et Alain Juppé a quitté son poste historique pour rejoindre le Conseil constitutionnel. Le nouveau maire ne manque pas d’ambitions pour la ville, et il a commencé à les partager.

Au programme : un nouveau projet concernant le Bus à haut niveau de service entre Saint-Aubin et la gare de Bordeaux, une nouvelle réflexion sur l'aménagement des boulevards, et une volonté de s’inscrire dans la requalification du secteur de la Jallère, qu’il considère comme « la première zone d'aménagement post-Juppé. »

Dans le même temps, l'adjoint en charge des finances de la mairie de Bordeaux et maire du Bouscat, Patrick Bobet, a pris ses fonctions à la tête de l'exécutif métropolitain. Conseiller municipal depuis 1983 et maire depuis 2001, Patrick Bobet, 67 ans, a été élu président de Bordeaux Métropole au moins jusqu'en 2020.

Pour ce qui est de leur collaboration, Patrick Bobet souhaite qu’elle se fasse sur le mode de la « co-gestion ». « La co-gestion est indissociable et consubstantielle de l'esprit même de la Communauté urbaine de Bordeaux. J'en suis convaincu », a-t-il affirmé. Cette vision de la politique sur le territoire impliquera de travailler plus finement l’articulation entre les diverses échelles qui constituent de fait, et de droit, l’agglomération : l’échelle communale et l’échelle métropolitaine sont ainsi amenées à trouver un nouvel équilibre, peut-être plus horizontal, en tous cas plus collaboratif.

Le nouveau président de métropole a voulu mettre en avant trois priorités pour ce mandat par intérim, qu’il souhaiterait prendre en charge pour l’année à venir, et voir se poursuivre après 2020. Il les résume en « trois M » : Mobilité, Maîtrise foncière, et Mutualisation entre la métropole et ses communes membres. Des priorités qui semblent partagées par le nouveau maire Nicolas Florian, et qui pourraient bien, à terme, révolutionner le marché immobilier bordelais.

La mobilité, enjeu prioritaire pour l’agglomération

Conscient des carences du réseau de transports de la métropole, Nicolas Florian souhaite s’appuyer sur un renouvellement de l’offre pour permettre un « développement durable et harmonieux » du territoire. Car il devient primordial pour Bordeaux de se connecter de manière plus équilibrée et plus soutenue à ses nouveaux quartiers et à ses villes périurbaines.

« Il faut probablement pousser les frontières du réseau de transport métropolitain, en lien étroit avec la région, pour que nos transports en commun ne s'arrêtent pas forcément aux limites administratives de la Métropole.
De nouveaux quartiers sortent de terre, accrochons-les au reste de la ville. Se déplacer, permettre la mobilité, sont des éléments cruciaux de notre vie commune. »
Nicolas Florian, maire de Bordeaux

Le nouveau maire semble même disposé à repenser la place de la voiture dans la métropole, et donc potentiellement à travailler davantage sur les mobilités douces, une démarche déjà bien acceptée, mais qui reste à poursuivre.

« Des choix importants nous attendent sur les modes de déplacement dans la ville et vers l'extérieur de la ville avec une question centrale : quelle est la place de la voiture dans la ville ? »
Nicolas Florian, maire de Bordeaux

Le Bus à haut niveau de service (BHNS), un projet à nouveau sur les rails mais fortement retardé

Le Bus à haut niveau de service (BHNS) ou « trambus », comme il est surnommé, devait entrer en service en 2020. Ce projet prévoyait de relier Saint-Aubin-du-Médoc, à l’ouest de Bordeaux, à la gare Saint-Jean à Bordeaux, via une ligne de 20 km qui aurait desservi les villes de Saint-Médard-en-Jalles, Le Haillan, Le Taillan-Médoc et Eysines.

Mais le projet a connu des déboires judiciaires et il est aujourd’hui à l’arrêt, après que le Conseil d’État, saisi par des associations de riverains bordelais, a définitivement annulé la déclaration d’utilité publique (DUP) de l’opération pour vice de forme.

Le 5 mars, Nicolas Florian s’est montré intéressé pour relancer le projet depuis le début, l’annulation de la DUP impliquant de reprendre le dossier au stade de la concertation avec le public, et occasionnant de nouveaux délais. Il a même envisagé la mise en place d’un matériel roulant électrique pour assurer ce service, quitte à engendrer un surcoût considérable.

« L’enjeu de ce projet de transport en site propre, c’est d’amener les gens du quadrant nord-ouest – et notamment du quartier Caudéran – depuis Saint-Aubin vers le centre-ville. Aujourd’hui il est à l’arrêt, mais nous allons relancer une concertation, et je me réserve le droit de proposer qu’on étudie un tracé qui puisse être différent de celui qui a été prévu. Peut-être un nouveau projet, même si l’on conserverait des bases de celui qui existe. »
Nicolas Florian, maire de Bordeaux

Mais ce 8 mars 2019, le nouveau maire de Bordeaux a annoncé sur la chaîne de télévision TV7 son intention de « retarder la concertation », estimant qu’« il faut se donner du temps pour étudier d’autres tracés ». Il a estimé que l’itinéraire du BHNS devait être revu, particulièrement dans les tronçons à l’intérieur des boulevards, ceux-là même qui ont justement suscité les contestations et le recours en justice de certains riverains.

Nicolas Florian souhaite donc prendre le temps de la réflexion sur ce dossier et ne craint pas d’ajouter du retard au retard, voulant peaufiner le projet pour qu’il se réalise, cette fois-ci, au mieux. En conséquence, la phase de concertation est pour le moment encore reportée.

Il a par ailleurs annoncé ce même jour l’ouverture d’une réflexion sur une possible liaison entre les lignes de tram A et D, qui borderont toutes deux le quartier de Caudéran lorsque la ligne D entrera en service en 2020. « On peut envisager une sorte de Y qui raccorderait ces deux lignes », a suggéré Nicolas Florian, sans pour l’instant développer davantage sur les modalités de cette hypothétique liaison.

©Rafaël Charpentier

Le retour de l’hypothèse d’un métro à Bordeaux ?

Comme à chaque élection et à chaque virage du calendrier politique, le changement de gouvernance à la municipalité et à la métropole à rouvert la question de l’opportunité et de la pertinence d’un métro bordelais.

« Je n’ai pas de sujet tabou, on peut tout envisager. Mais spontanément, je dirais que je ne suis pas certain que l'on ait les moyens de se payer un métro, ni que ce soit adapté à l’aménagement de la ville tel qu’on l’a conçu depuis vingt ans. Ou alors pourquoi pas, mais ça mérite qu’on aille plus loin dans l’élaboration financière et la faisabilité technique, et pas sur un maillage de ville-centre, mais transversal. »
Nicolas Florian, maire de Bordeaux

Le projet de Mickaël Baudonne, l’enseignant-chercheur partisan de la faisabilité et de l’intérêt d’un métro à Bordeaux, pourrait-il ressortir des cartons ?

Un projet soutenu par le nouveau président de la métropole, Patrick Bobet

Interrogé sur le sujet, le nouveau président de métropole Patrick Bobet s’est montré lui-aussi intéressé pour réexaminer cette hypothèse. Et puisqu’il a mis en avant la mobilité comme le premier de ses trois « grands M » de priorité pour la métropole, il semble naturel qu’il se penche sur ce dossier. D’autant qu’il dresse un constat assez nouveau : selon lui, le tramway ne pourra pas se développer davantage. Il va donc s’agir pour la collectivité de se tourner vers d’autres solutions.

« L'agglomération bordelaise est congestionnée, c'est indéniable, mais elle a quand même réussi à globalement gérer la croissance du trafic automobile depuis 20 ans. L'enjeu principal est d'arriver à reporter sur les transports en commun environ 10 % de ce trafic aux heures de pointe pour fluidifier le tout et particulièrement la rocade. Le tramway arrive à la fin d'un cycle et avec la ligne D et la ligne A vers l'aéroport, on frôlera les 100 km de réseau.
Je crois qu'il faut envisager de se dire collectivement qu'on n'en fera pas davantage. Il faut privilégier, d'une part, des solutions plus souples comme les transports à haut niveau de service et, d'autre part, la réhabilitation de la ceinture ferroviaire pour aller vers un RER métropolitain. »
Patrick Bobet, président de Bordeaux Métropole

Pour Patrick Bobet, le champ des mobilités bordelaises paraît donc encore entièrement ouvert et riche de possibilités alternatives, complémentaires au tramway. Le >RER métropolitain, qui sera mis en service d’ici 2028, devrait permettre d’entamer cette décongestion nécessaire du trafic routier. Mais il ne suffira pas, d’autant que la croissance démographique de l’agglomération n’est pas près de s’arrêter.

Le président de métropole envisage également de relancer le projet d’un « trambus » ou BHNS, comme le maire a aussi pu l’évoquer. Mais la question de l’encombrement à prévoir des boulevards dans le cas où un tel projet se concrétiserait demeure… D’où le retour d’une hypothèse de métro, souterrain ou aérien, qui permettrait d’éviter ces nuisances, tout en répondant au besoin crucial de développement des réseaux de mobilités sur l’aire urbaine. Le téléphérique urbainserait aussi une hypothèse viable dans cette optique.

« Je suis pragmatique ! Tôt ou tard il faudra un transport à haut niveau de service le long des boulevards. Le tramway me semble hors sujet car il impliquerait le blocage des voies de circulation et trois ans de travaux qui seraient insupportables pour les habitants de l'agglomération. Il faut donc passer en dessous ou au-dessus. Je suis favorable à ce qu'on regarde l'option d'un métro : c'est très cher, c'est vrai, mais ça emmène quatre à cinq fois plus de passagers et ça dure au moins deux fois plus de temps en termes de vieillissement et d'amortissement.
On peut aussi imaginer un passage en métro aérien. L'idée n'est pas tant de réaliser de nouvelles études que de considérer de près tout ce qui a déjà été fait. Et je pense qu'il possible d'envisager de mettre le privé à contribution pour un tel chantier sur un montant significatif grâce au mécénat et au naming. »
Patrick Bobet, président de Bordeaux Métropole

L’amélioration des transports à Bordeaux passera aussi par une réflexion sur leurs usages, c’est ce que réaffirme le président de métropole. Pour avancer sur ces dossiers, il entend travailler plus finement en lien avec le « bureau des temps », cet outil théorique qui permet d’avoir une vue indicative de « l’emploi du temps collectif », pour mieux l’appréhender et y adapter l’offre de services publics.

« Il faut travailler sur plusieurs sujets : la retenue des poids lourds aux heures de pointe, la place de la voiture en ville, l'usage du vélo avec un report modal qui doit atteindre 20 % contre à peine 15 % aujourd'hui. On doit aussi travailler aux horaires des grandes entreprises ou de l'Université par exemple. C'est ce qu'on appelle le "bureau des temps" et qui a encore du mal à s'exprimer à Bordeaux alors que d'autres grandes villes avancent sur le sujet. »
Patrick Bobet, président de Bordeaux Métropole
©marcociannarel - Shutterstock

La question du logement : « Il faut être plus offensif à plusieurs titres »

Ces dernières années, avec le développement sans précédent de la métropole, le logement est devenu une question-clé des politiques bordelaises. Si, comme l’a déclaré le nouveau maire de Bordeaux, « la flambée des prix est en train de se calmer et c'est une bonne chose », cela n’empêche pas qu’il faille agir sur l'offre de logements, devenue inaccessible à de nombreux ménages de l’agglomération.

Le nouveau maire met en avant le besoin de revoir le PLU pour densifier

Lors de son discours d'entrée en fonction à la mairie, Nicolas Florian a dit vouloir mobiliser les forces publiques pour résoudre les problèmes du logement à Bordeaux. Cela passera par :

Pour mettre en œuvre ce programme, le nouveau maire entend même revoir les règles de la construction et de l’urbanisation sur la métropole, afin de permettre de construire plus et/ou plus haut pour augmenter l'offre de logements.

« Il faut probablement revoir nos règles d'urbanisme et notre PLU (plan local d'urbanisme) pour un choix clair et affirmé d'une densification plus importante à Bordeaux pour limiter les effets négatifs de l'étalement urbain. Mais cela suppose de pouvoir construire les équipements et les services publics nécessaires à l'accueil de nouveaux habitants. »
Nicolas Florian, maire de Bordeaux

Dernière déclaration, plus surprenante : le nouveau maire entend porter « l'encadrement du développement démographique » comme « quatrième défi » de son mandat.

« Bordeaux doit continuer à grandir, je l'ai dit, sa transformation doit se poursuivre, je le maintiens mais je veux aussi répéter que ce développement doit s'accompagner d'une politique qui s'oriente vers l'habitant autant que vers de nouveaux arrivants. »
Nicolas Florian, maire de Bordeaux

© Patrick Bobet via Facebook

Le président de métropole prône un interventionnisme des élus locaux pour maîtriser le foncier

Comment faire en sorte d’abaisser significativement les prix du foncier ? C’est une question qui anime les débats à Bordeaux métropole, et met en tension les intérêts. Le nouveau président Patrick Bobet semble afficher sur ce sujet une posture similaire à celle d’Alain Juppé, qui avait déclaré « L'arme atomique que nous avons, c'est la préemption ».

« Il faut être plus offensif à plusieurs titres.
Nous avons adhéré à l'établissement public foncier (EPF) et je crois que c'est une bonne chose. Nous l'avons refusé pendant des années parce qu'il était trop local et associé à une nouvelle taxe mais le contexte a changé. Il ne faut pas avoir peur de préempter du foncier parce que c'est la seule manière de bloquer un peu l'envolée des prix liée à l'attractivité de la ville et qui permet aux promoteurs de se frotter les mains ! Chacun doit gagner sa vie, c'est normal, mais il faut limiter aussi la flambée des prix qui chasse de nos villes de première couronne voire de deuxième couronne les ménages modestes. C'est dommage parce qu'une ville a besoin de tout le monde pour fonctionner. »
Patrick Bobet, président de Bordeaux Métropole

Les deux hommes à la tête de la métropole paraissent s’accorder sur cet interventionnisme, conçu comme nécessaire à la restauration d’une maîtrise foncière capable d’assainir un marché encore en tension.

Sur le versant « solidarité » de la question logement, Patrick Bobet ne manque pas non plus de propositions. Il entend soutenir la création d’un organisme foncier solidaire et favoriser l’accession sociale à la propriété, pour que les ménages bordelais cessent de se voir « chassés » de la ville et ses prix inadaptés.

« Je souhaite aussi que l'on mette sur pied un organisme foncier solidaire pour dissocier le foncier et le bâti et permettre à des ménages modestes de se loger. De la même manière, l'accession sociale correspond à une très forte demande à Bordeaux Métropole en particulier de la part de jeunes familles. »
Patrick Bobet, président de Bordeaux Métropole

Un sujet d’intérêt métropolitain

Nicolas Florian compte bien reprendre à son compte, comme Patrick Bobet, la politique de coopération et de cogestion des territoires menée par Alain Juppé depuis 2016, et faire de la Mutualisation le troisième M de leurs priorités pour la métropole.

« C'est un sujet qui s'envisage à l'échelle de l'agglomération mais sur lequel le maire de Bordeaux doit être moteur. Il faut créer de vraies passerelles entre les territoires et faire bénéficier nos voisins de notre puissance de feu et de négociation, en matière d'achats publics par exemple. Il faut accentuer les collaborations et les règles communes entre la ville centre, l'agglomération et les communes périphériques et au-delà. »
Nicolas Florian, maire de Bordeaux

Une modalité du politique depuis longtemps considérée comme primordiale à mettre en place à Bordeaux.

« La Nouvelle-Aquitaine a joué en faveur de la prise de conscience. Bordeaux a été historiquement tournée vers l'Atlantique et le Royaume-Uni mais très peu vers son arrière-pays, son hinterland. Il y a peu de maillage territorial équilibré en Aquitaine et Nouvelle-Aquitaine. Cela se traduit par des contrats de coopération bilatéraux pour éviter que Bordeaux n'apparaisse comme le grand ordonnateur des territoires, ce qui serait une concurrence directe avec la Région. »
Jean-Marc Offner, Directeur de l'A'Urba, l'agence d'urbanisme de la métropole bordelaise

Une approche proactive de l’économie bordelaise

La démission de Virginie Calmels en même temps qu’Alain Juppé a rebattu les cartes sur le volet de l’économie bordelaise. Première adjointe au maire de Bordeaux chargée de l'économie, de l'emploi et de la croissance durable, l’élue avait fortement participé à l’expansion économique de Bordeaux. Il s’agit maintenant de préparer sa suite, et sur ce plan le président de métropole entend bien soutenir une politique plus interventionniste, plus proactive et plus sélective.

« Il faut être clair : nous avons mis un coup d'accélérateur phénoménal depuis cinq ans, notamment sous l'impulsion de Virginie Calmels, qui a apporté son savoir-faire et son relationnel, mais je suis convaincu qu'il faut maintenant que l'on accélère encore.
Maintenant que nous sommes attractifs, que c'est reconnu, je crois qu'il faut que nous soyons plus sélectifs dans les implantations d'entreprises et assumer de nommer les secteurs dans lesquels nous voulons attirer des emplois : le numérique mais pas seulement, le laser, les énergies renouvelables, l'hydrogène mais aussi le secteur industriel. »
Patrick Bobet, président de Bordeaux Métropole

Patrick Bobet aura la main sur ce domaine. Nicolas Florian conservera le portefeuille des finances, de l'administration générale et des ressources humaines, tandis que le président de métropole gérera celui du développement économique. Forcés de répartir leurs compétences, les deux hommes désormais à la tête de Bordeaux seront toutefois tous les deux concernés par ces questions.

« Il faut combler le départ de Virginie Calmels qui nous a apporté des compétences et du savoir-faire en la matière. Je veux permettre aux acteurs économiques d'avoir un lien direct avec le maire de Bordeaux parce que je suis convaincu que le rôle d'une collectivité locale est de faciliter, accompagner et accélérer le développement économique et l'emploi. Mon objectif est de maintenir l'attractivité et les conditions d'accueil de nouvelles entreprises et de pérennisation de nos entreprises. »
Nicolas Florian, maire de Bordeaux

Il reste à voir comment ce « lien direct » et cette volonté de « nommer les secteurs dans lesquels nous voulons attirer des emplois » se concrétiseront dans l’écosystème métropolitain, sans empiéter sur la liberté entrepreneuriale.

© Nicolas Florian, via Twitter

Les deux grands dossiers d’aménagement urbain de Nicolas Florian

Le nouveau maire de Bordeaux souhaite laisser son empreinte sur l’aménagement du territoire bordelais, même si le temps qui lui est imparti avant les prochaines élections municipales de 2020 ne lui permettra que d’en former les prémisses. Il a donc choisi de reprendre en charge deux dossiers symboliquement forts et sujets à polémique chez les Bordelais : l’aménagement de la Jallère, et celui des boulevards.

L’aménagement urbain du secteur de la Jallère

On sait que la question de l’aménagement de la Jallère a fait couler beaucoup d’encre ces dernières années. Les élus écologistes ont obtenu une nouvelle concertation sur le dossier en fin d’année dernière, et les projets d’aménagements possibles sont toujours vivement débattus. Nicolas Florian entend maintenant apposer sa « marque » sur le devenir de ces 95 hectares situés entre le lac de Bordeaux et la Garonne.

« La Jallère sera la première zone d’aménagement post-Juppé, où il faudra nécessairement qu’il y ait la marque Florian sur la façon dont on traite cet espace.
Les Verts ne voudraient y voir qu’un parc, c’est un projet maximaliste, dans l’excès de ce que peut représenter leur engagement parfois. Moi, je veux une zone aménagée, partagée, apaisée. Mais en articulation avec le reste de la ville.
Avec la Jallère on boucle tout l’arc bordelais, après il n’y aura plus d’autre grand mouvement comme celui-là. Sur ce genre de dossier il faut être prescripteur, parce que la puissance publique n’a pas la maîtrise foncière sur tout, et sinon on subit les initiatives individuelles, sans vision globale. »
Nicolas Florian, maire de Bordeaux

Le nouveau maire souhaite donc prescrire une vision globale pour la Jallère, y inscrire la « marque Florian » et permettre d’articuler zones « apaisées » et zones urbaines… Reste à savoir de quoi sera précisément fait ce nouveau plan d’aménagement.

L’aménagement des boulevards

Nicolas Florian veut également faire de l'aménagement des boulevards l’un des marqueurs de son action à la municipalité, et l’un des témoins de l’efficience d’une concertation avec les maires des communes limitrophes de Bordeaux. C’est un point qu’Alain Juppé avait annoncé vouloir traiter pour le mandat actuel, mais qu’il avait finalement ajourné.

« Je me donne dix ans pour qu’on traite les boulevards. Et ce sera quelque chose de partagé avec les communes avoisinantes : Bègles, Talence, Pessac, Le Bouscat. Je veux relancer un nouveau projet, en m'inspirant des études existantes notamment concernant un tramway sur cet axe, mais en réécrivant les choses. Et pour moi les boulevards ce n’est pas simplement un lieu de flux : il y a les barrières et tous ceux qui y vivent. Quelle est la cohabitation que l’on peut entretenir entre le flux et la vie ? Je veux relancer une réflexion, et ce sera mon grand projet urbain des 10-15 ans qui viennent. »
Nicolas Florian, maire de Bordeaux

Seront-ils candidats aux municipales de 2020 ?

Sur la question de leur candidature à leur propre succession en 2020, les deux dirigeants de la métropole ont d’ores et déjà communiqué leurs ambitions.

Patrick Bobet ne voit pas cette gouvernance à deux têtes s’inscrire dans la durée. Il souhaite pour les prochaines échéances électorales un retour à l’élection d’une même personne aux deux fonctions, municipale et métropolitaine. Quant à sa candidature à ce poste, la question semble déjà évacuée.

« Serez-vous candidat à votre propre succession ? »
« À la mairie du Bouscat, oui. À la Métropole, non. Parce que je suis convaincu que la Métropole doit être présidée par le maire de la ville centre, à Bordeaux comme ailleurs. A condition, et c'est indispensable, que le modèle de la cogestion soit respecté et que la ville-centre ne serve pas au détriment des autres ! »
Patrick Bobet, président de Bordeaux Métropole, interrogé par le journal La Tribune

Nicolas Florian, lui, compte bien se présenter. Il a annoncé vouloir « faire du Juppé », et rassembler toutes les familles politiques autour de « (son) parti qui est Bordeaux ».

« Vous l'avez compris je m'inscrit dans la durée.
Je suis gaulliste, mon parti c'est Bordeaux et je vais faire du Juppé sur la politique locale en préservant un dialogue au sein des trois composantes de la majorité : les LR et ex-LR, les centristes et ceux qui n'ont pas d'appartenance politique. Ma volonté c'est de rassembler.
J'irai avec l'étiquette de mon parti qui est Bordeaux, et ma personnalité qui est Nicolas Florian. Les gens ne voteront pas pour un parti ou une coalition, mais pour Nicolas Florian et son équipe municipale. »
Nicolas Florian, maire de Bordeaux

[ En Résumé ]

Le nouveau maire Nicolas Florian, et le nouveau président de métropole Patrick Bobet ont commencé à partager leurs projets pour Bordeaux. Au programme pour le maire : une nouvelle concertation sur le Bus à haut niveau de service entre Saint-Aubin et la gare de Bordeaux, une nouvelle réflexion sur l'aménagement des boulevards, et une volonté de s’inscrire dans la requalification du secteur de la Jallère, qu’il considère comme « la première zone d'aménagement post-Juppé. » Quant au nouveau président de métropole, il a voulu mettre en avant trois priorités pour ce mandat par intérim, qu’il souhaiterait prendre en charge pour l’année à venir, et voir se poursuivre après 2020. Il les résume en « trois M » : Mobilité, Maîtrise foncière, et Mutualisation entre la métropole et ses communes membres. Des priorités qui semblent partagées par le nouveau maire Nicolas Florian, et qui pourraient bien, à terme, révolutionner le marché immobilier bordelais.

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